Maggot Brain c’est un solo interminable, qui a une couleur très Santanienne, un solo à la Carlos Santana, des notes très longues, un sustain sans fin. Une guitare accompagnée par un clavier immuable, duo lent et d’une dimension spatiale, avec un écho envahissant. Après 10 bonnes minutes, je me dis qu’il va y avoir de la Funk, de la vraie Funk. Et bien non, rien de bien Funk. Can You Get To That ? On a du retour au rythm and blues, avec un travail soigné des voix, un mélange qui fait « soul », rock, funk, P-funk( ?) On dirait du Sly and the family Stone, sans la folie. Après ça continue, et je me demande si je ne me suis pas trompé d’album. C’est très rock en fait. Hit It And Quit, il y a beaucoup d’expression dans le jeu, du sentiment, notamment grâce au chœur, et puis à l’orgue, mais c’est un peu désincarné, un peu formel, le style sans réel puissance car mélange de styles, sans en privilégier aucun.
Les textes sont plus psalmodiés que chantés, et la basse n’est pas décidée. Groove funk, simple et puissant, ou accompagnement, façon rock. Elle ne se décide pas, d’où l’impression qu’elle fait le minimum syndical. Minimum syndical. On pourrait croire à un gros bœuf. You And Your Folks, Me And My Folks. Titre révélateur peut-être, mais tout ça ressemble à une Jam session, le bordel genre Funkadelic. Peace and love, and Funk. On ne sait trop quelle est l’option choisie, s’il y en a une, et c’est ce qu’on aura sur l’ensemble du court album, 7 morceaux. Plus 2 morceaux bonus. De plus en plus un gros son rock, et avec une prise de son approximative. C’est du live, mais un peu foutage de gueule, ce son. C’est rock à donf, mais en se cachant sous l’étiquette funky. Super Stupid, c’est très groove-rock, avec un solo piqué sur Jimi Hendrix. Et le tempo qui finit par s’endormir, et nous avec. C’est un album le cul entre deux, trois chaises, des idées piquées par ci, par là. Un peu pour plaire à tout le monde. Une expérience un peu daté, et le contenu pas extraordinaire. Pourtant il est cité dans toutes les revues de funk de la planète( ?) je me demande bien pourquoi. C’est peut-être dû à l’aura de Georges Clinton, grand manitou du funk underground. En tout cas, ça ne m’emballe pas plus que ça.