C'est sur que depuis 8ème ciel, Philippe Katerine emploie de moins en moins de mots dans ses chansons pour laisser place au concept (souvent fumant). La plume n'est pas aussi belle qu'avant, les musiques vont de plus en plus dans un certain cliché (assumé) et ce qu'il fait dans Magnum n'a quasiment rien à voir avec ses précédents albums.
Certes.
Une fois cela établi, on peut aussi se dire qu'il faudrait arrêter de comparer avec les choses passées et tenter de juger cet album tel qu'il est, comme une œuvre unique et pas le fragment de celle de Katerine.
Oui j'ai adoré Magnum dans la fraicheur de l'été, allongé sur une chaise longue au bord d'une piscine ou dans le calme d'un jardin. On a l'impression d'un tendre retour dans le passé musical (parfois douloureux) des années 80 mais avec une ironie non dissimulée. Les thèmes abordés sont parfois peu léger (Patouseul parlant de la mort de son entourage avec une légèreté et une naïveté qui reste lucide), parfois humanistes (Sensibles, Effeminé) et parfois il faut quand même le dire complétement idiots et gratuits (Sexy Cool, ADN). L'ensemble est doux, chaleureux et surtout très gentil. Et c'est super d'être gentil, regardez, Philippe vous montre la voie à suivre.
En somme délaissé de toute comparaison avec ce qu'à pu être (et qui ressort parfois) le génie de Katerine cet album reste un très bon album où il se risque à voltiger dans des styles qui ne lui ressemblait pas à première vue.
Un très bel essai.