Comment commencer ma critique?
Peut-être en disant que je ne suis vraiment pas fan de Philippe Katerine. J'ai la naïveté de croire que la musique c'est avant tout… de la musique tiens! Des notes quoi. Bref des mélodies. Et de tout ce que j'ai entendu de Philippe (ou de Katerine plutôt), je n'ai jamais entendu de musique derrière l'humour potache. Louxor? Amusant mais pauvre. Les Bananes? Plutôt consternant à vrai dire. La production était au mieux inexistante (voire scandaleuse). Les instrumentations mal foutues. Et les paroles étaient certes amusantes mais cela suffit-il?
Sauf qu'au détour d'un magazine musical il y a quelques mois je découvre que le nouvel album sera produit par SebastiAn? Comment ça? L'homme en noir de l'electro Française produirait l'album de Monsieur Louxor? Une fois la surprise passée, certains morceaux discoïdes de son album "Total" me reviennent à l'esprit: Embody, Love in Motion, … Et je me dis que derrière ses airs de maniaque de la compression se cache un musicien capable de débiter du tube.
Après quelques soubresauts et reports, l'album sort finalement. Les critiques ne sont pas vraiment encourageantes. Mais je suis très client des productions de sieur Sebastian Akchoté alors j'écoute. Et surprise, j'aime bien. Et même beaucoup. La horde des rabat-joie avait donc frappée. Les critiques ont du être désemparés de découvrir un album avec une véritable production. Et les fans, entendant enfin des mélodies ont dû être chamboulés. C'est vrai qu'ils avaient pas l'habitude. L'album enfile donc les morceaux discos comme des perles à un collier de Donna Summer. La production est ultra efficace, les mélodies entrainantes et la voix un peu trop en avant, mais bon, on peut pas tout avoir. Certains morceaux tirent leur épingle du jeu: la nerveuse "Stripteaseuses" ou la très chill "Amiami". Alors oui, sans la voix, j'aurais sans doute apprécié tout autant l'album mais Katerine nous offre quand même quelques pépites: "Avec mes grosses couilles, Je vais à Casino, Avec mes grosses couilles, Acheter mon Kinder Bueno". C'est potache, mais on ne lui demande pas non plus de rivaliser avec Bob Dylan.
J'ai un guilty pleasure pour la disco. Alors, entendre SebastiAn offrir un tel écrin de disco mise au goût du jour à Katerine, je trouve ça assez jouissif. Oui l'album n'est pas franchement révolutionnaire. Oui, l'album faiblit dans sa dernière partie. Mais personnellement je le trouve meilleur que l'intégralité de la discographie du gendre de Depardieu. D'ailleurs j'imagine très bien Gégé se remuer au rythme de l'album dans un club de Mordovie. C'est pas un rabat-joie lui.