Comme ses aînés, Master of Puppet est quasi-unanimement considéré comme une incarnation de l'âge d'or du metal. Un intouchable que l'on doit forcément aimé. Le dernier vestige de la période du quatuor original. Et pourtant ...
C'est un travail délicat que de dire du mal de cet album, c'est généralement tendre la joue pour se prendre un poing dans la gueule. L'album commence pourtant de manière forte sympathique avec Battery, que l'on pourrait considérer comme un Fight Fire with Fire, en mieux.
Les ennuis commencent avec l'éponyme. L'intro est légendaire, le riff tout autant, et le refrain est absolument jouissif. Ne parlons même pas du solo digne de Hammett à cette période. Mais alors, c'est quoi le problème ? C'est trop long. Metallica tombe ici pour la première fois dans le piège du "too much". La chanson fais un couplet de trop, ce qui la rend assez indigeste et finalement emmerdante à la longue.
Ne nous attardons pas sur The Thing that should not be et Welcome Home, ce sont respectivement une très bonne chanson de metal et une très bonne power ballad, malgré qu'on atteint pas les niveaux de For Whom the Bell Tolls et Fade to Black.
Il y a de quoi râler sur Disposable Heroes et Leper Messiah en revanche. Bon dieu, c'est chiant, ça décolle pas, le syndrome Trapped Under Ice/Escape en décuplé.
Dernier coup d'éclat de l'album avec Orion, ce que beaucoup considèrent comme le chef d'oeuvre de Cliff Burton. Cette chanson est absolument parfaite de son intro hypnotique à sa fin en fanfare, un savant mélange de moment lourd et de calme à coup de ligne de basse mielleuse, le tout enrobé par les guitares mélancoliques. L'album aurait pu se terminé ainsi, et laisser finalement un goût sucré dans la bouche.
Mais c'est dans l'amertume que se finit l'album, avec Damage Inc qui se veut puissante et bruyante, et finalement juste pompeuse et chiante. Comment gâcher la fin de son album.
Ne boudons pas le plaisir, Master of Puppets est un album qui a ses arguments à faire valoir et il dispose de son lot de moments forts. Mais ça ne marche pas aussi bien que Ride The Lightning. On reste clairement sur sa faim. C'est sur cet album que pour la première fois chez les 4 Horsemen, j'ai ressenti un essoufflement, qui se confirmera malheureusement par la suite.