Ghostbusters

Album permettant une reconnaissance internationale de Ghost, offrant au groupe un changement de catégorie, c'est également par ce disque que j'ai découvert le groupe. Ainsi il faut avoir en tête en me lisant qu'il s'agit d'un avis d'une personne qui découvre.

Déjà je dois dire que je fus très étonné, Ghost est-il si novateur que ça ? Et est-ce tant que ça du metal ? Pour ma part, et comme beaucoup de personnes l'ont aussi remarqué de leur côté, Ghost est une sorte de fusion improbable entre le metal et la pop. Offrant un son et des compositions très faciles d'accès, une voie douce qui vise clairement à donner un côté église, le groupe parvient à séduire.
Pourtant pour moi le groupe est héritier de la seconde vague nu-metal, avec des groupes comme Static-X ou encore Cold, dans ces sonorités électro/pop et metal facile d'accès. Plus noble, cette tendance à utiliser la voix comme simplement un ornement au chant me rappelle beaucoup certains travaux de David Bowie. Enfin l'ambiance générale qui reste très doux et facile d'accès rappelle cependant par sa dose de noirceur Black Sabbath. Sauf que ces-derniers ne faisaient pas semblant et était réellement sombres là où Ghost a un côté m'as-tu vu et un peu tape à l'oeil.

Ainsi Ghost n'a rien de bien nouveau à proposer, si ce n'est, peut être une utilisation parcimonieuse de synthé électro mais aussi classiques qui donnent un côté horrifique mais ne sont pas utilisés à l'extrême jusqu'à l'abus.
La formule est simple mais efficace et surtout Ghost parvient à composer ici un album entêtant qui se répète vite. Très court (10 titres, dont deux instrumentaux), on arrive vite à le réécouter sans cesse sans jamais s'ennuyer. Une force pour Ghost qui est parvenu, au-delà de la composition, à avoir le mixage parfait. Le soucis du détail sonore est présent, le but est clair : ne pas sacrifier la chaleur et la vie du son au profil de l'écoute facile. Les deux doivent être atteint et le son avec Meloria.

L'album est rempli de petites pépites comme From the Pinacle to the Pit et Cirice en tête. On appréciera aussi l'ouverture avec Spirit qui met tout de suite dans l'ambiance et le monde de Ghost. Mummy Dust, Majesty et Absolution offrent quant à eux un metal plus classique mais efficace quand même. Enfin Deus in Absentia est une belle fin, proposant justement une mise en avant du côté Bowie dont je parlais précédemment.
Seul défaut pour moi, le titre He is, qui a beau plaire à grand monde me paraît très faible et tient lieu d'une balade sans saveur.

L'album est facile d'accès, il s'offre lui-même sans difficulté et quelque part on peut le regretter, on ne gagne rien à creuser. Globalement beaucoup de pistes sont agréables mais finalement peu sortent du lot et celles-ci ne sont pas incroyables pour autant.
De plus, toute l'imagerie d'église satanique me dérange beaucoup. C'est faire beaucoup d'efforts pour s'opposer aux cultes d'autres personnes, pour s'opposer à autrui, pour prêcher la haine d'autrui finalement. Un message auquel personne ne croit sûrement, pas les membres du groupe pour qui c'est de la com', pas le public qui n'y prête pas attention, mais quand même … Je trouve ça un poil gênant au sens où c'est beaucoup plus structuré que Black Sabbath par exemple qui a toujours aimé l'imagerie satanique mais n'a jamais voulu faire quoique ce soit d'organisé autour et a préféré écrire des titres poétiques plutôt que vaguement anti-chrétiens.

Reste que malgré ce défaut de fond, Ghost offre un superbe troisième album qui convertira les foules à ce groupe.