[...] Bon, je crache mon venin, non sans amertume, mais il s’avère que le sujet du jour soit justement une découverte Pitchfork. Bonne de surcroît… J’ai peut-être été mauvaise langue après tout en fait. Eh bien pas vraiment, car il faut admettre que Melody’s Echo Chamber livre à mon sens une musique loin des standards prédéfinis par Pitchfork en terme de pop. Malheureusement, ces artistes présentés sortant un peu des sentiers battus, on n’en voit que trop peu. Fort dommage mais ce n’est pas une raison pour autant de les bouder, on se doit même de les accueillir chaleureusement. D’autant plus qu’on ne sait pas d’ici combien de temps arrivera le prochain artiste/groupe qui donnera un généreux coup de pied dans la fourmilière bien rodée de Pitchfork – en espérant qu’il y ait une prochaine fois d’ailleurs.

J’irais même encore plus loin, Melody’s Echo Chamber sort des standards de la pop – alternative ou non – actuels tout court. Pourtant, leur musique est loin d’être bien nouvelle et ne révolutionne absolument rien. Et sous sa forme actuelle, ne révolutionnera pas non plus soit dit en passant. Car pour révolutionner quoique ce soit, il faudrait que le groupe fasse un bond de quelques années en avant, prenne un chemin de visionnaire afin que le genre prenne un tout autre tournant. Et là, assurément, ce n’est pas le cas, c’est même carrément un bond de quarante ans en arrière sur lequel on est emmené. A croire que Melody Prochet (ex-My Bee’s Garden) et Kevin Parker (Tame Impala), les deux figures instigatrices du projet, vivent dans une véritable bulle spatio-temporelle qui leur fait oublier qu’on est aujourd’hui en 2013 et que de l’eau a coulé depuis les années 70.

Et pourtant, c’est dans ce voyage temporel assurément régressif que Melody’s Echo Chamber réussit à trouver son pendant de fraîcheur par rapport à toute une scène, tout un genre. Certes, piocher dans des éléments (dé)passés n’est pas une chose bien nouvelle en soit, cela est même une pratique extrêmement courante – qu’on ne retrouve pas que dans la pop d’ailleurs – mais il faut admettre que le schéma de base de cette décennie est d’allier retro et modernité afin d’amener un souffle nouveau à de vieilles influences vénérées et ainsi, éviter farouchement le risque de tomber dans le plagiat de ce qui avait bien pu être fait dans le passé. Là, Melody’s Echo Chamber ne s’encombre pas de fioritures, ni même de complexes, les protagonistes nous plongent carrément dans le passé sans même regarder le présent, regardant ce fameux piège de « plagiat honteux » avec une lueur de défi, à supposer qu’ils avaient en tête l’existence de cette part de risque en s’engouffrant dans ce chemin. [...]

La chronique entière figure sur mon blog, n'hésitez pas à aller y faire un tour !
Margoth
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le 17 juil. 2013

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