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Derrière Merrie Land se cache la voix de Blur, Damon Albarn. Second opus pour The Good, The Bad and The Queen (un nom de groupe aussi long qu'un jour sans pain, est-ce vraiment raisonnable ?) avec...
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le 18 mai 2019
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Il y a 11 ans sortait l’album d’un supergroupe au nom à rallonge, The Good, the Bad & the Queen. On y retrouvait, Paul Simonon, le bassiste des Clash, Simon Tong, le guitariste des Verve, Tony Allen, légende de la batterie afrobeat et l’infatigable, Damon Albarn en tant que chanteur-compositeur.
On croyait que ce projet était une simple escapade spontanée pour ces grands musiciens. Que nenni …
Le premier disque avait pour trame de fond « un cycle de chansons qui est également une pièce à suspense à propos de Londres », selon les dires de Mr. Albarn. Le second est beaucoup plus mélancolique, il apparaît comme une satire de la politique anglaise et de ces heures troubles pour le royaume de sa majesté.
Sur « Merrie Land », exit Danger Mouse, et bienvenue au producteur de David Bowie, Tony Visconti. Un changement, certainement déterminant tant les deux galettes sont différentes. L’album éponyme était bruyant, rageur, chaotique, fusionnant des mélodies douces avec une frénésie tumultueuse de guitares et d’effets. Ce second disque est beaucoup plus tragique et beaucoup plus léché. Les titres de l’album sont truffés d’arrangements de cordes, de flûtes, d’orgues de barbarie et de cuivres, pour un florilège de sonorités transportant au milieu d’une fête foraine dont on démonte les attractions.
L’ouverture, est un dialogue issu du film britannique de 1945, Au Cœur de la Nuit. La chanson titre suit cette introduction. « Merrie Land » est une douce balade à la batterie délicieusement irrégulières et aux cordes maussades. Le morceau suivant, « Gun to the Head » est beaucoup plus guilleret et fantasque. Après ces deux titres, qui sont aussi les singles de l’album, suivent les deux titres qui se rapprochent le plus du précèdent opus, « Nineteen Seventeen » et « The Great Fire ». Ils représentent la pâte singulière du groupe qui malgré 11 années d’absence, existe toujours. Les trois morceaux suivants font prendre le large. Le bien nommé « Lady Boston » est une balade triste s’achevant par des sublimes chants de marins. « Drifters & Trawlers » est, en revanche, enjoué par une flûte délicieuse. La virée en mer se termine avec l’aplomb de « The Truce of Twilight ». La suivante, « Ribbons » est un titre dépouillé se contentant d’une guitare, de quelques cordes et d’un orgue. Une douceur qui précède une bien étrange diatribe de Damon Albarn sur la politique anglaise, « The Last Man to Leave ». La superbe galette s’achève avec « The Poison Tree », doucereuse vadrouille désabusée. Un épilogue parfait.
Le cerveau de Blur n’est pas le seul à briller sur ce disque, qu’il est bon d’entendre l’excellente basse de Paul Simonon sur des titres si éloignés de ceux des Clash. Tony Allen s’illustre aussi, son sublime jeu de caisse claire africanise à merveille cette galette purement britannique. Simon Tong, tout en retenu, est beaucoup moins brouillon que sur le premier opus.
La pochette, par contre… Pas terrible. C’est quoi ce découpage photo, les gars ?!
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le 15 nov. 2018
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