Metal Rendez-vous
6.5
Metal Rendez-vous

Album de Krokus (1980)

Quatrième album studio des Suisses de Krokus, Metal Rendez-vous marque un réel tournant dans la carrière du groupe. Premier opus enregistré avec le chanteur Marc Storace (ex Easy Money), à la voix si puissante et si particulière, il permet enfin au groupe de se faire connaître et de signer sur Ariola. Grâce à l’apport de Storace, la musique évolue et entre enfin dans les années 1980. Cela s’entend dès l’excellent et rapide « Heatstrokes », vrai hard’n’roll qui emporte tout sur son passage. Le riff en douze mesures est associé à des accords plaqués, tandis que la voix déchire tout. Une superbe entrée en matière qui permet à l’auditeur de se mettre dans le bain et annonce d’autres beaux morceaux entraînants, tels que « Shy Kid » qui donne envie de taper du pied avec son rythme binaire ou le furieux « Back-Seat Rock'n'Roll » dont le titre annonce la couleur et qui propose un beau refrain à chanter en chœur. Le groupe flirte également avec le heavy sur le robuste « Come On » aux arrangements finalement très subtils.
Cet album n’étant pas monochrome, il propose des chansons plus lentes et mélodiques qui permettent d’installer des ambiances sympathiques, comme « Bedside Radio » qui flirte parfois avec le southern rock ou sa jumelle « Lady Double Dealer », construite sur un rythme similaire et un riff classique. Plus entraînant, « Fire » s’appuie sur un riff blues-boogie répétitif qui marque les esprits et donne envie de secouer la tête. Sans inventer la poudre, Krokus sait parfaitement se servir de ses influences pour nous délivrer des morceaux efficaces. L’ensemble claque, envoûte et permet de découvrir un groupe qui trouve enfin sa vitesse de croisière.
A côté de cela, Krokus peut aussi s’aventurer sur des chemins moins balisés. Ainsi, « Tokyo Nights » mêle ambiances orientales et passages reggaes pour un titre étonnant, aux jolies mélodies qui en a surpris plus d’un à l’époque. En nous proposant une telle chanson, Krokus sort de sa zone de confort et montre à ses détracteurs qu’il ne se contente pas de copier ses voisins. Il en va de même pour la power ballad « Streamer » qui permet de montrer toutes les qualités vocales de Marc Storace. Ses apports ne souffrent d’aucune contestation possible. Grâce à cet album, le groupe part en tournée à travers l’Europe en soutien de Ted Nugent, Nazareth et Rainbow puis d’AC.DC, Sammy Hagar et Cheap Trick. Il participe également au festival de Reading. Trois singles sont extraits de cet album qui entre dans les charts et se vend à plus de 150 000 exemplaires en Suisse.

DenisLabbe
7
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le 14 août 2020

Critique lue 56 fois

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