Metallica
7.3
Metallica

Album de Metallica (1991)

"Dis tes prières petit One"... cette phrase qui ouvre l'hymne Enter Sandman, premier morceau de l'album noir, résonne quasiment comme une prophétie, annonçant la mort du Metallica d'avant :)

Si j'ai découvert les Horsemen avec "And Justice..." en 89, c'est le "black album" qui va faire basculer mon univers musical en 91, pour devenir pour moi, mais aussi beaucoup d'autres, l'album de metal par excellence.

Le pari était pourtant risqué à l'époque, et il défraiera d'ailleurs pas mal la chronique chez les fans de la première heure, (et c'est encore le cas aujourd'hui) puisque le virage brutal opéré à l'époque a semé pas mal de monde en route.

Après avoir porté le mouvement thrash au sommet dans une escalade perpétuelle de vitesse et de complexité, ils vont lui a asséner le coup de grâce avec ce back to basics, enregistré sous la houlette de Bob Rock, connu alors pour avoir travaillé avec Motley, Bon Jovi ou David Lee Roth.

Et il faut bien le reconnaître, c'est aussi beaucoup à lui qu'on doit cet album culte. Il va considérablement simplifier la musique du groupe, ralentir le tempo, diminuer la durée des morceaux, travailler sur l'efficacité, et pousser chacun dans ses retranchements pour obtenir le meilleur de James, Lars, Kirk et Jason, non sans quelques heurts d'ailleurs.

Le chant de James en l'occurrence, s'en trouve transfiguré. Posé, surpuissant, c'est à l'évidence sur cet album qu'il embrassera réellement son rôle de chanteur.
Ses paroles vont elles aussi gagner en profondeur, avec des textes beaucoup plus personnels.

Le reste appartient à l'histoire comme on dit.

Avec des morceaux raccourcis, plus simples, à l'efficacité immédiate, et un vrai chanteur, les patrons du thrash vont devenir les empereurs du metal, et vont littéralement défoncer les portes des charts en plaçant pas moins de 6 singles sur 12 morceaux.
L'album restant au billboard 200 sans interruption jusqu'en janvier 97 !

Bien qu'étant renié par une partie des fans de thrash, une bonne partie des pointures du genre vont tenter de s'engouffrer dans la brèche de ce black album, en essayant d'appliquer les mêmes méthodes à leurs compos avec plus ou moins de réussite.

Megadeth et son "Countdown", Testament et son "Ritual", Anthrax avec "Sound of white noise", et il ne reste plus guère que Slayer pour continuer d'honorer un genre qui va finalement sombrer dans un certain oubli, avant de retrouver il y'a peu un semblant d'engouement avec le retour de pas mal d'acteurs de l'époque, Forbidden, Exodus, Destruction, Overkill, Death Angel, et quelques petits nouveaux comme Essence, Toxic Holocaust, ou Trials qui reviennent aujourd'hui avec un thrash typé Bay Area...

Aujourd'hui encore, beaucoup de pseudo puristes diront qu'ils se sont arrêtés d'écouter Metallica après Justice.
Un snobisme qui les fait passer à côté d'une des pierres angulaires du metal, qui a fait de ces 4 mecs LE plus grand groupe de metal au monde. Point barre.
gregou
10
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le 28 déc. 2011

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gregou

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