Moins que zéro virgule Saez
On est plus proche de ce qu'il a fait avec "J'accuse" ou "Debbie", on revient aux origines quoi, au rock spleenique pour adolescent pseudo-poète, mais en plus mature tout de même. Sans atteindre la maestria d'un Messine, Saez nous livre quand même une bonne galette, pleine de haine et de jolis textes. Le problème avec sa bile c'est qu'elle sonne faux, que sa vision de Miami et de tout ce que ça implique fait très Brest Easton Ellis dans "Moins que zéro", et que ça c'était il y a déjà vingt ans. J'aime l'ambiance, le côté sombre et malsain, qui se traduit très bien dans les instrus je trouve, ce qui est appréciable pour du Saez, mais je me dis qu'il est peut-être un peu en-dehors du temps, et que son refrain rebelle, quoique salutaire, est un peu oxydé. Je trouverai ça plus percutant si c'était plus "dans l'ère du temps", mais j'imagine que si Saez était dans l'ère du temps, ce ne serait plus vraiment lui, alors j'accepte, j'apprécie, et j'en redemande.
Un album un poil en dessous de celui de septembre donc, que les amateurs apprécieront et que les détracteurs détraqueront, mais qui reste pas mal. Violent, sombre, un peu malsain, comme le sourire d'un top model qui trimballe son jean plein de coke sur Sunset Boulevard à dix heures du mat en 93.