Il n'est pas franchement souriant, Mathieu Boogaerts, sur la pochette de Michel. Une première impression qui peut donner la tendance de son 4e album. Le chanteur, toujours émule de Dick Arnegarn, fait un peu les choses dans le désordre. Après le traumatisme du 2è album (échec, volonté de tout arrêter), Boogaerts avait rebondi avec un 2000 frais et solaire, un album à la fois recentré sur le côté chanson mais varié quant à ses ambiances (avec des ouvertures vers la world). Avec Michel tout en restant très chanson, le ton semble celui de quelqu'un qui se reconstruit. Sa chanson minimale déborde toujours des frontières (Siliguri, Keyornew) mais de manière plus confinée. Exit les titres les plus alertes et les plus orchestrés. Le ton général est des plus intimes, avec une guitare acoustique souvent esseulée.
L'ami pianiste Albin de la Simone est toujours de la partie, fort heureusement, permettant à son chanteur de sortir un peu de son spleen ou enrichissant un peu les ambiances. On sourit un peu avec les jeux de mots de Siliguri et son chœur de filles, Boogaerts arrivant toujours à faire sonner les mots. Autre certitude, il réussit toujours à faire groover avec pas grand-chose (Appelez les pompiers), Boogaerts a un vrai talent pour ça, n'ayant pas besoin d'une production tapageuse. Touchant, Michel l'est souvent (Une bonne nouvelle, dommage, quelquechose) mais dans son incapacité à changer de vitesse, à se complaire dans une même ornière, ce nouvel album pourra en lasser certains. Dommage car cet album nocturne est peut-être le plus personnel de son auteur