J'ai constaté qu'il y avait pas mal de fans et de spécialistes du rock progressif très pointus (de vrais connaisseurs) sur Sens Critique, donc moi le non spécialiste je marche forcément sur des œufs quand je m'aventure pour faire une chronique dans ce style musical que j'écoute malgré tout volontiers. Merci d'être indulgent, mais il faut se dire qu'on a tous commencé un jour, découvert par un album et qui sait, peut-être, un jour, un novice en lisant cette critique (ou une autre) aura envie d'écouter cet album et de se lancer à la découverte du rock progressif...tout ça pour dire que ma chronique s'adresse plutôt au « grand public » et à ceux qui veulent le découvrir mais qui ne le connaissent encore que de loin...
Ceci étant dit revenons à nos moutons ou plutôt à nos chameax et plus particulièrement à « Mirage» (1974) le second album de Camel.
Dès les premières note de « Freefall » on sent qu'on va osciller entre rock progressif , saupoudré d'un peu de rock symphonique et parfois aussi d'une touche jazz rock sur d'autres titres ; dès l'intro on pense à Kansas et à Yes ; la guitare solo est omniprésente, secondée qui un clavier purpelien et une rythmique des grands jours, rapide et presque hard par moment.
Avec « Mirage » on visite d'ailleurs un peu au gré des titres tous les genres du rock progressif.
Dès le morceau suivant, « Supertwister », un instrumental, on change de registre, c'est davantage jazz prog très cool, avec des passages à la flûte, plutôt agréables.
« Nimrodel/The procession/The white rider » morceau plus prog, plus long, avec une intro au clavier puis à la guitare, enfin un passage planant sous influence Pink Floyd, puis de nouveau un long passage au clavier très « Uriah Heep » puis la guitare... Les passages accoustiques/cool/planants alternent avec les passages plus rock...jusqu'au final plus blues : 9 minutes avec une multitudes de styles/ambiances différentes ; excellent, l'une des deux pièces majeures de l'album.
« Earthriser » le deuxième instrumental, est certes sympa mais il manque le petit truc, je le vois plus comme un interlude n'ayant pas un intérêt majeur.
« Lady Fantasy » est l'autre grande pièce de « Mirage », là aussi des ambiances contrastées, mais aussi quelques longueurs (je sais c'est le lot du prog mais sur « Pawn hearts », « Close to the edge » ou « Nursery Cryme » je ne vois aucune longueur ! ). Donc une pièce majeure très légèrement décevante, ce qui fait la différence entre « Mirage » et les chefs d'oeuvre du genre.
Dommage également que les voix ne soient pas au niveau de Yes, Kansas, KC, Genesis mais l'album est en grande partie musicale et le chant n'est pas énormément présent, donc un petit bémol qui n'est pas trop important.
Le point fort de cet album est de présenter des morceaux et ambiances assez diversifiés allant du jazz cool/planant au rock progressif énergique et presque hard, mais il manque néanmoins le petit truc qui fait la différence entre un bon et un très bon album.
En effet par rapport aux ténors du prog je trouve que le niveau d'ensemble des compositions présente quelques limites , relatives, certes ; c'est bien mais le groupe peine à se surpasser ; moins d'émotions ressenties également et en musique et plus particulièrement dans le rock progressif le but étant avant tout d'avoir une écoute qui procure le frisson et là c'est moyennement le cas et par conséquent cela reste un deça des grands classiques, faute d'être davantage « original » et faute d'un grand morceau vraiment « génial » (même si avec « Freefall » et « Nimrod.. » le niveau est assez haut).
« Mirage » reste néanmoins un bon album juste un peu trop convenu et et un peu trop conventionnel à mon goût.