Andrew Sweeny est le genre de gars qui régulièrement vous rappelle qu'une (belle) voix et une guitare acoustique n'ont guère besoin de plus pour toucher le cœur. Même si le Canadien dissémine du piano et quelques autres menus éléments dans sa musique (violoncelle sur Vanishing…). En tout cas, on n'est bien loin de tous ceux qui en rajoutent des tonnes, qui usent de production racoleuse plutôt que de risquer de s'exposer vraiment, jouer la surenchère plutôt que de mettre en lumière ses chansons et son écriture et de ne mettre en lumière que ça. Monotone s'affiche au grand jour avec clarté et personnalité, Andrew Sweeny, tout canadien qu'il est, est nourri de folk britannique (comme notre Johan Asherton), le rapprochant plus de Nick Drake que de son compatriote Leonard Cohen (qui l'a encouragé). Ses chansons ressemblent parfois à des contes, on ressent une brise legère et régulièrement, on se sent pousser des ailes. Le pouvoir émotionnel de la musique d'Andrew Sweeny déplace les corps vers le très haut (Night is calm). Tout cela avec une voix et une guitare. Le miracle se reproduit. L'album d'Andrew Sweeny n'est pas monotone (comme son nom pourrait le laisser croire), il est un remède à la monotonie.