You give me pleasure like a big girl should.
Pas besoin d'attendre une dizaine d'années cette fois-ci. KISS n'aura pas autant pris son temps mais ça ne veut pas dire non plus que l'album est mauvais, faut pas déconner non. Dès 2010, soit un an après la sortie de Sonic Boom, Gene Simmons annonce que le groupe avait l'intention d'enregistrer une suite. En 2011, le groupe aurait une bonne vingtaine de chansons en stock toujours selon le bassiste. Fin 2012, non loin d'Halloween, KISS laisse sortir le monstre de sa cage. Oui parce que voyez c'est une plaisanterie étant donné que l'album s'appelle Monster...ha ha je suis drôle. Sauf que la vingtaine de chansons sera finalement réduite à douze. C'est largement suffisant, à mon avis douze est le nombre idéal, ni trop ni pas assez. Étrangement alors que l'album précédent était sorti sur le label du groupe, ce monstre sera distribué par Universal. Va savoir !
Ce nouvel opus du bisous sonne comme la suite de Sonic Boom, même si le son s'avère légèrement plus lourd. C'est apparemment ce que le groupe souhaitait faire selon son guitariste Tommy Thayer. Gene Simmons en rajoutera en insinuant que Monster était un amalgame entre l'album précédent, Revenger et Destroyer. Personnellement j'aurais plutôt parlé de Creatures of the Night mais ça se tient ! Le guitariste a d'ailleurs eu la chance de co-écrire la quasi intégralité des chansons présentes sur l'album. C'est qu'il prend du galon le petit Tommy, c'est cool parce que je l'aime bien. En même temps j'ai pas arrêté de dire du bien de lui sur Sonic Boom.
La pochette est tout ce qui a de plus classique. On a une belle photo des quatre membres du groupe, derrière eux se trouve un gros logo KISS en métal (serait-ce parce l'album est plus heavy que le précédent ?). Il y a aussi un effet 3D à la con quand on bouge l'album, un peu comme sur Psycho Circus. Oui c'est complètement gadget mais au moins ça ne donne pas mal aux yeux et au crâne comme les films en 3D.
Comme pour l'album précédent c'est Paul Stanley qui ouvre le bal. Et toujours dans la même veine, ce sera le tout premier single, Hell or Hallelujah. Dès les premiers accords on remarque que le son s'est alourdit, on dirait même que ce single sort tout droit d'Asylum. Sur certains points ça ressemble assez à une version ralentie d'Anyway You Slice It, mais à laquelle le côté années 80 aurait été complètement effacé. S'il y a une chose que je dois critiquer c'est bien le clip. Je n'ai toujours pas compris cette mode récente de faire des clips animé mais seulement avec les paroles. C'est méga flemmard ! Genre tu vas mettre un fond noir et faire défiler les paroles avec des animations différentes et des polices d'écritures qui changent de temps en temps. C'est aussi inutile que barbant. Autant ne pas faire de clip du tout, ça perd moins de temps et surtout d'argent.
Le titre suivant, Wall of Sound, est complètement marqué par la basse de Gene Simmons. C'est lourd et couillu, le Démon est bien présent. Et ajoutez aussi à ça les guitares de Paul et Tommy qui se marient parfaitement. Sans trop de surprises je peux dire que c'est un des titres que je préfère sur ce monstre...pas Simmons hein mais l'album là, celui dont je parle. Bien. Et comme souvent avec les titres que j'apprécie fortement je n'ai pas grand chose de spécial à dire.
Cette fois le monstre ou moins le Freak, c'est Paul Stanley. Pour une fois ça change d'habitude c'est plus le rôle du bassiste, à cause de son personnage essentiellement. Je ne sais pas vraiment comment juger cette chanson. Il y a beaucoup que j'aime, le solo, toute l'intro, les riffs de guitare bien heavy comme il faut, la batterie bien marquée, la basse lourde et tout le passage « I pledge allegiance to the state of independence ». Mais le tout retombe comme un soufflet raté, encore ce foutu syndrome Paul Stanley. Donc je ne sais pas si j'aime bien la chanson ou non. C'est con ! Par contre le refrain ressemble peut-être un peu trop à Thief in the Night sur leur album Crazy Nights.
Dites donc Gene Simmons, tu serais pas fan des MC5 par hasard ? Parce que le riff principal de son Back to the Stone Age est clairement pompé sur le fameux Kick Out the Jams des détroitiens. Néanmoins c'est une très bonne chanson bien rythmée et très couillue, où le Démon se permet même de sortir un méga cri de nulle part.
Autant j'avais du mal à donner un avis sur sa chanson précédente, autant là Paul Stanley tombe complètement dans son syndrome avec Shout Mercy. J'en ai juste rien à foutre ! Il y a de très bonnes choses et surtout au niveau des chœurs, on reconnaît bien Eric et Gene dans le coin. Franchement tout ça ne vole pas haut mais ce n'est pas non plus de la merde. Séparément elle est un peu chiante à écouter, si on écoute l'ensemble de l'album de bout en bout ça passe très bien. Mais à la prochaine réécoute je vais la zapper sans hésiter.
Par contre sur Long Way Down, Paulo fait tout le contraire. C'est entraînant et franchement sympathique. Tommy et lui ont écrit un truc un peu à l'ancienne, très marqué années 70. Franchement je pense que si la chanson était sortie à cette époque elle aurait fait un carton. Comme d'habitude Tommy Thayer nous sert un superbe solo qui semble continuer tout le long de la chanson. C'est l'une des chansons les plus solides de l'album.
Dès l'intro d'Eat Your Heart Out on sait que ça va envoyer du lourd, surtout que Simmons chante. C'est étrange et super rare d'entendre les quatre membres chanter a cappella. Du coup la chanson a un côté très seventies tout le long et on dirait surtout qu'ils s'amusent ce petits vieux (ça vaut surtout pour Gene et Paul ça). On a le droit à de la cowbell tout le long, des harmonies vocales...harmonieuses et surtout un Démon en forme autant à la basse que vocalement parlant. Oui oui oui j'adore tout ça ! C'est pour moi la meilleure chanson de tout l'album, sans hésiter une seule seconde.
The Devil is Me porte bien son nom vu que c'est Gene qui chante. Logique non ? Voilà bien un titre qui rappelle l'album Revenge, très heavy. On imagine facilement les explosions de partout, les flammes et le Démon qui s'envole dans les airs prêt à cracher du sang. Suis-je vraiment obligé de dire que le solo de Tommy Thayer est juste parfaitement parfait ?
Ah bah tiens, je parlais de Tommy ! Sur son Outta This World, qu'il a écrit tout seul, le petit nouveau s'approprie parfaitement la personnalité de l'homme de l'espace. Il a vraiment une très bonne voix, la plupart des gens semblent l'oublier. Vocalement on pourrait croire qu'il est le fils illégitime de Gene mais aussi de Paul (on entend bien ce-dernier dans les chœurs). Comme toujours le solo est super et fait vraiment penser à quelque chose qu'aurait pu écrire Ace Frehley. C'est cool de voir que Thayer a pu se fondre aussi facilement dans le groupe.
C'est ensuite au tour d'Eric Singer sur All For the Love of Rock & Roll. Rien de grandiose ici, celle sur Sonic Boom était bien meilleure. Mais ça ne veut pas dire que c'est mauvais, bien au contraire ! Je suis dedans à fond, on pourrait vraiment croire au retour de Peter Criss ici. J'avais déjà précisé que la voix d'Eric était assez proche de celle de l'ancien chat (en mieux) mais là même la chanson fait très Criss. Je pense que c'est dû à son côté décontracté, limite nonchalant et un peu cucul quand même.
Fait rare sur Take Me Down Below, Gene et Paul se partagent les voix chacun son tour. La chanson est très marquée par la basse et les allusions au cul, c'est ce que les deux savent faire de mieux. Si je devais faire un classement de mes chansons préférées de l'album, je la placerais en numéro 3, juste derrière Wall of Sound. Je sais pas si c'est ce côté un peu puéril de faire une chanson qui parle de sexe mais avec moi ça fonctionne presque toujours. Et là c'est complètement le cas ! Oui bon bah je suis puéril je sais...
L'album se clôture sur Last Chance et Paul Stanley, tout seul cette fois. Heureusement il ne tombe pas dans son syndrome à la con. Le titre est bien rythmé et s'ouvre sur une bonne ligne de basse simple, efficace et lourde. Et d'ailleurs ces trois mots résument parfaitement cette chanson. Il s'agit certainement de la meilleure performance vocale de Paulo sur tout l'album, peut-être parce que sa voix semble légèrement cassée ici. J'apprécie surtout les « ah ah ah » de Simmons éparpillés ici et là à partir du premier refrain. Et puis y'a aussi un solo qu'est cool, ainsi qu'une batterie très marquée (comme si Eric allait exploser ses fûts). En gros, une bonne chanson pour terminer un album.
Sauf que oui mais non. Pour changer je vais parler d'une chanson bonus, pour la version iTunes je crois. Parce que ces cons ont eu la chance d'avoir Right Here Right Now de Paul Stanley. Et merde cette chanson est vraiment très bonne, pourquoi ne pas la mettre de base sur l'album ? Genre à la place de Shout Mercy, non ? L'intro me fait étrangement penser à Danger Us qui était présente sur l'album précédent. Sauf que là c'est beaucoup mieux. La chanson en elle-même fait très années 70 et aurait sa place sur Monster sans problème. On a même le droit un pont plein de belles cloches qui enchaîne sur un magnifique solo joué à la fois par Tommy et Paul. Les deux gars fonctionnent définitivement très bien ensemble. Peut-être que tout ça ressemble un peu trop à King of the Night Time World de l'album Destroyer, oui c'est vrai. Bon par contre comme pour le single, il y a un clip tout moche avec des paroles dessus. Au moins cette fois on voit le groupe en pleine action, jouant je ne sais quoi lors de différents concerts. Oh et on a le droit à un Paulo ridicule avec une belle perruque, qui soit dit en passant ne fait pas du tout fausse. Pas du trou...
Plein de bonnes chansons donc sur ce dernier album et surtout il n'y a pas grand chose à jeter. Monster est bien la suite de Sonic Boom, comme j'ai pu le dire plus haut. Lequel est le meilleur des deux ? Franchement c'est difficile à dire, les deux ont leurs défauts et leurs qualités. Les deux se complimentent et se complémentent. Ce n'est pas non plus le meilleur album du groupe, le précédent non plus, mais les deux méritent une bonne place tout de même.
Et bien, j'ai du mal à y croire mais j'en ai enfin terminé avec KISS car c'est bien leur dernier album en date (du moins au moment où j'écris ces lignes). Le voyage aura été long et pas toujours facile avec les oreilles, oh oui je parle de vous Crazy Nights et Hot in the Shade ! Honnêtement je ne sais toujours pas si je vais parler des quatre albums solo sortis en 1978. Qui sait peut-être que j'en aurais un jour le courage.