Le terme génie est tellement sur-utilisé aujourd'hui. Selon moi, personne ne corresponds mieux à "génie" que Stevie Wonder. Musicien incroyable, capable notamment de jouer de tous les instruments sur ses albums, il est aussi un compositeur de renom qui a créé un son soul-funk-pop qui a séduit une génération entière. C'est aussi un chanteur a la voix ultra-polyvalente, excellent dans les graves comme dans les très aigus. Il est au final, surement l'artiste solo le plus important des années 70. Et oui, tout ça. Ah oui ! Il est aussi aveugle, c'est facile de l'oublier. Ma première critique en son honneur sera donc celle de "Music of my Mind", son premier chef d'oeuvre, qui a notamment démarré sa géniale série de 72-76.
L'album démarre par le premier vrai morceau jam funk de sa carrière, "Love Having You Around". Cette chanson est un vrai bordel, mais quel bordel ! Stevie balance couche sur couche de voix vocodées, de trompettes et de clavinet ultra funky, dans ce qui est devenu un de ses morceaux que je préfère. S'enchaine ensuite "Superwoman", peut-être la plus belle ballade qu'il ait jamais écrite. Celle-ci a la particularité d'être en deux parties, tout d'abord une partie plus enjouée, puis plus mélancolique. Les deux sont extrêmement réussies, et ces deux premiers morceaux définissent vraiment le génie (j'y reviens) de Stevie, et à quel point il est à un nouveau niveau par rapport à ses albums précédents.
La claque ne s'arrête pas là, avec notamment "Sweet Little Girl" où Stevie fait chanter son harmonica, la douceur de "Happier than the Morning Sun" et "I Love Every Little Thing About You" ou encore le retour du funk avec "Keep On Running". Ce dernier morceau a toutefois un petit défaut, qui reviendra hanter Stevie par le futur : sa longueur.
Les voilà, les grands débuts du génie Stevie Wonder. Mais il ne s'arrêtera pas en si bon chemin, car il sortira un autre album en 72 (et un deuxième chef-d'oeuvre) : Talking Book. On y reviendra.