chronique écrite en 2003...


Ca y est l'un des plus sûr espoirs de la nouvelle scène britannique est de retour avec un nouvel album, qui plus est distribué nationalement. Les rares personnes qui ont eu le chance de découvrir ce groupe d'Oxford au nom imprononçable grâce à leur premier effort "Indian Ink", comprendrons mon enthousiasme.
MBICR n'a pas changé de son, cette alchimie fragile qui les avait placés en meilleur disciple de Hood ou de Mogwai. Emilie Gray susurre toujours ces textes comme on révèle son journal intime. Plus que jamais, la musique des anglais ne peut se décrire que par antinomie : le feu et la glace, l'ombre et la lumière, le lisse et l'aspérité, le vide et le plein. C'est vrai que l'ambiance est plutôt éthérée mais il suffit de pas grand-chose pour que notre émotion atteigne des sommets himalayesques ou des profondeurs insondables. Une rythmique et des accords de piano appuyés avec plus de déterminisme (Anatomies). Des strates de guitares saturant la ligne d'horizon (Chinese lantern). Un cor qui surnage derrière des guitares entrées en résonnance (Heliotrope). Mais c'est encore Roses for her qui témoigne le mieux de cette dichotomie et de ce monde en marche que l'on ne sait menaçant ou bienveillant. Le talent de ce groupe est énorme et le champs d'exploration ouvre l'horizon de 360° : le bien-nommé Holomovement, instrumental à première vue anodin, renvoie au meilleur de l'électronica (de Sybarite à Boards of Canada). MBICR étonne, surprend jusqu'à ressusciter le prog rock à la fin de Heatstroke. Ce groupe est une véritable bénédiction.

denizor
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le 27 sept. 2016

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