Depuis ses débuts en 2010 le quatuor anglais Wolf Alice joue avec le contrastes musicaux, oscillant avec brio entre un folk apaisé et un grunge ravageur. Une opposition de style à l'image de leur dernier EP en “Creature Songs” où le guitariste Joff Oddie s’essayait aux cordes saturées sur “Storms” avant de passer à l’acoustique sur “Heavenly Creatures”, directement inspiré du film du même nom de Peter Jackson.
Sur ce premier album “My Love Is Cool” leurs titres sont toujours aussi nombreux à faire référence à la littérature ou au cinéma, “Lisbon” évoquant “Virgin Suicides” de Sofia Copola et “Giant Peach” un roman de Roald Dahl, alors que le nom Wolf Alice est lui-même issu d’une nouvelle d’Angela Carter.
Cependant le groupe mené par Ellie Rowsell est reparti sur de nouvelles bases avec ce disque, ne proposant du folk et du grunge qu’à de rares moment, comme “Turn To Dust” ou le bruyant single “Giant Peach”. Si la voix d’Ellie Rowsell est toujours délicieuse les quatre anglais sont finalement entrés dans le rang, proposant une pop anglaise avec plus ou moins de saveur produite par Mike Crossey (Arctic Monkeys, Foals). Ce disque inégal réjouit néanmoins lors de ses temps forts, dont l’étonnant “Silk” où un synthé et des rythmes hip hop sont les bienvenues.
Chronique parue dans le magazine Tsugi n°83