On le sait, les albums de Converge envoient une énergie outrageusement féroce, et ce depuis le début. Si les albums du groupe s'enchainent avec vélocité, nul ne peut contester que la (sur)créativité habite le groupe depuis ses débuts, et ce jusqu'à cet album faramineux : No Heroes.
Les titres sont très agressifs. Le son est très agressif, mixé dans un médium aigüe des plus rugueux. Le chant est très agressif, les dents devant, le micro presque dans la gorge tellement ça racle. Dans certaines franges scéniques du genre musical, on entend dire que "ça chie !".
Les véloces musiciens de Converge ont pondu ici un oeuf en titane, qui saigne, et dont les égratignures nous entaillent les oreilles. La douleur, certes est sous-jacente à cette masse corrosive. Mais la colère, la haine même, sont les ressorts pour permettre d'exister.
Si la sublimation par sa musique est certainement un acte plutôt conscient par les membres, je ne doute pas que le recueil émotionnel soit profond lors de la composition.
Les riffs nous sont livrés avec force, oui. Mais leur richesse est parfois issue de la simplicité, alors que le brio de ces musiciens n'est sans conteste plus à prouver. Les guitares sont entassées dans un spectre baveux, surabondées par une basse saturée quasi roulante. La batterie est incisive, les dents en avant elle aussi, victime de l'assaut quasi permanent du l'être sévissant derrière les fûts.
Cet album est assez pur au final, et il représente l'une des dernières productions les plus intéressantes chez Converge, avant la redite. Qui ne se répète pas dans la création ?
Transpiration, suffocation, expulsion, hargne, haine, amour,... dévotion pourrait-on dire (lire) ?