Au commencement, du temps des Oyseaux, Gene Clark c'était le beau ténébreux de la bande. En plus c'était le meilleur songwriter du lot, Dylan ne faisant pas partie du crew. McGuinn & Crosby en étaient jaloux. Comme, en plus il avait peur de prendre l'avion (étrange pour un Byrd) et que le groupe voulait tourner, ils en profitèrent pour le jeter du groupe (ou peut-être ce fut lui qui démissionna quand ils renâclèrent à enregistrer son Eight Miles High, ces quiches...)
Bref, il part du groupe, enregistre un premier album solo lequel (manque de bol ou sabotage de la maison de disque) sort en même temps que Younger Than Yesterday de ses anciens collègues. Son album passe donc inaperçu.
Après quoi il découvre les joies de la défonce avec Doug Dillard, célèbre musicien de Bluegrass, en compagnie duquel il enregistre 2 albums qui sont remarqués par les amoureux de ce style musical. Il enregistre ensuite un second album solo magnifique, que Dylan encense mais qui ne se vend pas. Après quoi vient une période compliquée où il participe à la reformation des Byrds, enregistre de fabuleux morceaux qui sortiront ultérieurement.
Soudain, Asylum, le label de David Geffen, lui offre un pont d'or pour enregistrer l'album de ses rêves. Le gratin du Hollywood de Laurel Canyon participe à l'album et l'ambition est d'en faire le Sgt. Pepper du Country Rock. La rumeur prétend que les compositions auraient été élaborées avec le secours de mescaline, ce que sa femme a démenti. Les sessions d'enregistrement sont, par contre, nettement assurées avec l'aide de coke, qui circule à foison. Et ça s'entend. L'album est superbe mais a un arrière goût de médicament, d'autant que beaucoup de compositions Silver Raven, Strength of Strings & Some Misunderstanding (dont est tiré le titre de cette chronique))ont une atmosphère cotonneuse et hantée,
L'album est une réussite totale, le meilleur de ce qu'a enregistré Gene Clark mais hélas Asylum ne fait aucune promotion pour que l'album puisse se vendre. D'où un échec commercial complet, le label poussant même le vice jusqu'à retirer l'album de son catalogue en 1976.
Il faudra attendre les années 2000 pour que l'album soit disponible hors Japon et surtout 2014 pour qu'à l'occasion du 40ème anniversaire l'album soit superbement remixé et augmenté des sessions d'enregistrement dans une magnifique édition Deluxe qui lui rende enfin justice et que l'on réalise ce que l'on a perdu durant 40 ans.
Après cet album, Gene Clark continuera d'enregistrer mais jamais avec autant de force créatrice.
A écouter toutes affaires cessantes.