A l’instar du label bordelais Talitres qui s’est donné pour mission de dépoussiérer quelques classiques en péril, à commencer avec The Apartments par le splendide The Evening Visits… And Stays For Years initialement paru en 1985, ce sont encore des français (cocorico!), Microcultures, que l’on retrouve derrière le retour du groupe de Peter Milton Walsh en 2015, et ce sous la forme d’un financement participatif dont le succès prouve le goût intact d’une partie du public pour les poignantes compositions de ce maître bien trop méconnu de la pop indé.


Certes, il aura fallu des efforts, de la patience et de longues années à son entourage pour relever cet homme touché par la tragédie de la perte d’un enfant. Toujours quelque part entre son Australie natale mais aussi et surtout Paris et New York, il semble enfin avoir triomphé du tourbillon destructeur de ses années noires et revient avec huit nouvelles chansons (sept si l’on considère que la sublime « Black Ribbons » a vu le jour en 2011), soit 38 minutes attendues de pied ferme pas ses fans et dont la qualité dépasse leurs attentes les plus folles. Concis, élégant, racé, touchant, intimiste, bouleversant, les mots manquent à mon modeste vocabulaire pour évoquer la palette déployée par Walsh pour dépeindre les différentes phases de son voyage au bout de la douleur.


Pour parfaire le tableau, No Song, No Spell, No Madrigal bénéficie d’une production aussi sobre qu’efficace, faisant respirer les instruments, de piano éthéré en basse ronflante, de guitares boisées en cordes légères, laissant s’épanouir la voix d’un artiste au summum de ses capacités artistiques.


Et que dire de la classe de cette pochette digne d’un opus de jazz des grandes années du genre?


Ce disque lumineux, de deuil, d’introspection et de pardon, a tout pour devenir la bande son d’un hiver blanc ou d’un automne pluvieux, et pour tout dire, le fait qu’il ait été publié aux beaux jours demeure à mon sens la seule et unique « faute de goût » dans la naissance d’un opus qui restera probablement celui de l’année 2015 pour votre humble serviteur.


Prêt(e)s à verser une larme?


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Critique publiée le 26 août 2015 par Ridley B. Scott
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le 26 août 2015

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