chronique écrite en 2004...
Il n'est jamais très facile de donner une suite à un premier album encensé par la critique et très honorablement vendu (près de 20.000 copies, dans le contexte actuel pour un groupe chantant en anglais, c'est déjà pas mal). Silent Witness avait brillé par la voix de Nicolas Leroux, justement comparé à Jeff Buckley ; par ce rock élégiaque et classe ; par une écriture souvent ternaire empruntée au jazz. Avec No Time between, ce dernier point est à oublier, Nicolas ayant laissé ses jazzeux de musiciens pour retrouver de nouveaux collaborateurs plus en accord avec ses goûts : Chakib, guitariste déjà aperçu sur scène et Richard, transfuge de Holden. Autre nouveauté, le groupe a pris les destinées sonores de son œuvre, s'occupant de la production et du mixage de son album. Ce deuxième opus est ainsi plus cohérent et plus rock. On retrouve intacte cette voix d'exception, étendant même son chant d'action vers les graves (Sur In Hundred years, Nicolas se rapproche de Richard Hawley ou de Neil Hannon). Overhead est définitivement un groupe influencé par l'Angleterre de Coldplay, Radiohead et de Morrissey. Les singles potentiels sont légions, des titres plus immédiats et rentre-dedans (Uprising, Lifestyle radio star, head on…). Tout ceci est diablement efficace et brillant. Mais Overhead n'oublie pas l'aspect atmosphérique de son patronyme : les cordes sont en suspension sur Tight and turned on ; un voile vaporeux drape slow dive, la chaleur du Rhodes sur Handsome machine vient rendre encore plus soyeuse la voix de Nicolas. On peut vraiment être fier d'un groupe comme Overhead. La France plus forte que l'Angleterre ? Un fantasme qui dépasse aujourd'hui le cadre du rugby !