Je ne sais pas trop ce qu’il y avait sur la scène, pendant les concerts de Noir Désir, mais ça devait être un peu les mêmes vapeurs qu’exhalaient les prophètes d’avant, ceux des légendes grecques et romaines, qui aident, sous les ordres maladifs des dieux, à construire puis à démolir une même coté.

Je n’avais jamais trop compris l’intérêt d’acheter un cd qui récapitule les mêmes chansons en live, avant. Pourquoi acheter deux fois un CD avec les mêmes chansons ? Maintenant, je crois que je comprends. Les mots que j’utilise sont nuls, mais quand j’ai écouté ça, j’ai vu Bertrand Cantat avec un visage de démon, non, un démon qui sort à moitié de son corps, et qui s’enroule, sur la scène, sur la musique, un peu partout, en brumes vaporeuses. Un démon. C’est incroyable cette intensité que peut avoir Noir Désir en chantant en direct, même si je ne peux qu’entendre et non voir. C’est incroyable ses silences qui se placent là, doucement, la musique qui ne s’arrête pas. Et les paroles qu’on reconnait, parce qu’on aime bien le groupe, et qu’on l’a déjà écouté, souvent, à en connaitre presque les chansons par cœur… Ces paroles-là, elles sont les mêmes mais elles surprennent, elles se pointent d’entre la musique avec justesse, elles viennent se poser, pas forcément quand on les attends, mais toujours bien accueillies et justifiées. Le final ne respire pas l’harmonie. Il ne respire pas une danse, il ne respire pas un concert vite fait et oublié. Il respire Noir Désir, il respire la poésie, il respire des coupures de rythmes interminables de beauté, il respire parfois, des petites imperfections dans la voix, des déraillements, et, moi, et vous, on en a rien à faire, on a quand même envie de suivre Bertrand Cantat jusqu’à s’en crever les jambes, et les yeu, et tout ce qui peut nous servir encore à vivre.

Cet album-live, n’a, j’ai envie de dire, presque aucun lien avec ces petites chansons rangées dans leurs étuis, tout en s’en rapprochant terriblement. Mais il y gagne, à cette voix qui tremble et qui suis, sensible, tout un univers, couturé et déstructure. Vraiment une bonne découverte, sur le coup.
Shalynia
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le 7 mars 2013

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Shalynia

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