Le groupe de l’Indiana, Early day miners, aura marqué les esprits avec son 3e album sorti en 2005 et amené par un single impeccable All harm. Daniel Burton, songwriter en chef et ami des géniaux Windsor for the Derby, a sacrément du talent Offshore poursuit encore un peu plus loin l’aventure avec un album que l’on écoute in extenso. C’est dire. N’allez pas croire que tout est ici parfait. L’ouverture Land of Pale saints arrive à maintenir une tension égale sur 9’ …mais garde un air de déjà vu par les temps qui courent si riches en émotions post-rock. Burton arrive néanmoins à nous tenir en haleine jusqu’au bout. Il étire toujours plus ces morceaux, allant presque jusqu’à leur complète disparition et nous voyant toujours à l’affût d’en mendier quelques bribes. Très fort. Mais le meilleur est à venir avec Deserter et sa séquelle sans revival, deux morceaux qui n’en font qu’un, mais qui joue sur des polarités contraires. L’espoir qui renaît sur le premier, fragile et délicat mais bel et bien présent sur ce que l’on pourrait appeler du midwest soul. Et sur le deuxième, une évolution lente mais inexorable vers une tristesse poignante mais inéluctable. Early day miners se rapproche encore plus de Red House Painters, ce qui n’est jamais pour déplaire. L’apaisement arrive avec Return of the native, morceau que l’on traverse au ralenti charmé par la voix de Amber Webber et les effets de guitare slowcore. L’album se termine comme il avait commencé : par une rythmique martiale agressive et des guitares menaçantes, bouclant la boucle et faisant de Offshore une œuvre en soi, insécable et maîtrisée.