Troisième album studio avec Marc Storace au chant, One Vice At The Time est clairement un hommage à AC/DC, même si certains y voient une sorte de plagiat. Enregistré aux Battery Studios de Londres, là où les Australiens mixaient For Those About To Rock, il regroupe neuf brûlots hard’n’roll basés sur des riffs en douze mesures et des rythmes souvent binaires, renvoyant aux albums d’AC/DC avec Bon Scott. La production aidant, il ne fait aucun doute possible que la filiation est présente. Néanmoins, il faut reconnaître à Krokus sa capacité à écrire des refrains qui restent dans la tête : « Bad Boys, Rag Dolls », « Playin' the Outlaw » ou encore « I’m on the Run » et des riffs qui déchirent tout : « Rock 'n' Roll », « Long Stick Goes Down » ou encore « To The Top ». L’ensemble est donc cohérent, puissant, mélodique et bourré de groove. Que demander de plus ?
Dès les premières notes de « Long Stick Goes Boom », l’auditeur en prend plein les oreilles. Le son est énorme, les guitares sont agressives et la voix de Marc Storace déchire tout. Le refrain est classique, mais efficace, et donne envie de secouer la tête. Cela annonce un album dans cette veine : groove, riffs carrés, chant de grande qualité. Certains morceaux sortent ainsi de la masse. L’entrainant « Bad Boys, Rag Dolls » se démarque par sa construction intelligente qui permet à la voix et aux guitares de s’offrir des moments de grâce. Le boogie « Down the Drain », proche d’un Status Quo version hard rock donne envie de danser. A l’inverse, le mid-tempo « Save Me » joue plutôt sur des ambiances mélancoliques, variant les motifs pour mieux saisir le fan.
Ne nous y trompons pas, chaque chanson de cet album est une réussite. L’excellent « Playin' the Outlaw », sans doute le plus AC/DC des neuf morceaux, propulse le groupe vers les sommets, alors que le binaire « I’m On The Run » donne envie de chanter. A noter la présence de Bruce Dickinson dans les chœurs de ce morceau. Même « American Woman », la reprise de The Gues Who (le groupe pré-Bachman Turner Overdrive) est une réussite, et nous montre que Krokus connaît ses classiques. Il n’y a donc rien à jeter sur ce disque qui propulse Krokus dans les charts anglais, américains et suisses, et lui permet de débouler en France.