L’album de 2013 symbolise à lui seul tout l’âge de Bronze. Il est une révolte totale contre la prédominance d’un rap destiné à s’institutionnaliser, à devenir « pop ». Opprimée, épuisée l’énergie de Kaaris s’est dressée, prête à se sacrifier pour la sauvegarde d’un héroïsme chaotique nécessaire.
Il faut impérativement comprendre qu’il n’était pas seul, qu’il est le héraut d’une force collective inconsciente venue se joindre à ses intérêts et permettant l’apparition de solutions inattendues. Kaaris a été transporté au dessus des pièges dont sa seule volonté n’aurait pu le sortir, élévation qu’il n’aurait jamais pu atteindre par son seul courage,
La part II n’est qu’une réédition destinée à solidifier l’énergie colossale déployée pour le premier du nom. Elle ne devrait, par conséquent, pas être considérée comme une partie indépendante.
Quelques six ans après, Kaaris revient desséché avec ce succédané d’Or Noir. Il se présente à nous, seul, comme il était véritablement en 2013 sans les atours que l’énergie collective lui avait apportés. De là, deux conséquences : la première ? une agressivité grossière, sur jouée, ce qui était naturel, jeu et vie n’est plus qu’artificiel, ennui et prévisibilité La seconde ? un nombre inquiétant de fileurs sans intérêts pour remplir le quota de titres attendus.
Il était temps que Kaaris ferme le chapitre. Il n’est plus à la hauteur de sa lumière d’antan. En étant ainsi pris dans sa vanité - le royaume du sensible- je ne lui crois plus la possibilité de franchir à nouveau le seuil de l’Impossible.
Or Noir, reste le dernier joyau sur la couronne du rap français, il était temps d’arrêter de chercher à le défigurer.