Je sais pas vraiment pourquoi cet album est dans ma collection, on avait dû me le prêter il y a environ un millénaire, et il n’a jamais retrouvé son propriétaire, à qui il ne devait pas manquer.
R.E.M., je connais, comme tout le monde, à travers Losing my Religion et Everybody Hurts, mais c’est un groupe qui appartient à un genre et une période qui me rebute, à savoir le rock alternatif des années 90, associé à des groupes chiants et nigauds comme Radiohead, Smashing Pumpkins ou Red Hot Chili Peppers, donc je refusais systématiquement d’écouter ce Out of Time qui prenait la poussière dans ma pile de disque.
Mais bon, allez, ça ne peut pas me faire de mal, dis-je, en insérant la galette. Et puis, Losing My Religion, c’est sympa, après tout. Cette chanson, avec son riff de mandoline distinctif et ses paroles introspectives, a de quoi plaire : la voix de Michael Stipe est percutante, le chant énigmatique, le rythme, impeccable, l’atmosphère mystérieuse et mélancolique fonctionne bien.
Shiny Happy People, pop rythmée et joviale, est un peu plus cucul, mais la voix de Kate Pierson est superbe et relève le tout. Le mélange orchestré de genres et de styles musicaux témoigne aussi de la créativité du groupe, qui réussit à incorporer les violons via toute une section douce qui tranche avec l’énergie du reste du morceau.
La chanson d'ouverture, Radio Song avec ses rythmes funky et la collaboration avec KRS-One, figure aussi parmi les moments plutôt agréables de l’album. J’ai bien aimé le clavier et l’énergie globale qui s’en dégage.
J’en retiens trois autres : Endgame, piste à la douceur enchanteresse mise en valeur par ses arpèges qui accompagnent la voix de Stipe.
Belong, plus rythmée mais dans le même style, avec une harmonie vocale en plus pour davantage de poésie.
Et Texarkana, encore plus rythmée, mais dans un autre style, avec son ambiance plus enjouée et une sensation plus entraînante. Les guitares produisent un son immédiatement reconnaissable, et le reste est une sytnhèse de ce que R.E.M. fait de mieux dans cet album.
Le reste est un peu trop naïf, niais, enfantin à mon goût. Je n’accroche pas à cette béatitude puérile qui se dégage du groupe, j’ai l’impression d’être à feu de camp d’une colonie de vacances philanthrope, animée par un saltimbanque un peu trop content d’être heureux.
Dans l'ensemble, Out of Time me laisse un goût mitigé. La diversité artistique de R.E.M. et leur capacité à aborder différents styles musicaux tout en conservant une identité distinctive offre du bon comme du moins bon.
Pas si mal pour les curieux.