Je n’aime pas ce groupe. Je n’aime pas cette musique, je n’aime pas ces ambiances aseptisées, froides et sans vie, cette mélancolie de façade, ce chanteur qui se limite à une pleureuse, des chansons écrites toutes sur le même principe, le slow train train. Les rythmes sont sans surprises lents et chiants, joués de façon standard, avec un tempo mécanik derrière, que ça me rappelle la New Wave avec un packaging pop spécial années 2000. C’est la pop anglaise dans ce qu’elle a de plus commerçante. Une année sur deux, on a le groupe britannique qui est censé renouveler le genre, avec un album « innovant », et toute la critique de métier qui s’aplatit pat terre, tellement ils trouvent ça beau. A mon avis, tout ça c’est une mécanique bien réglée par les maisons de disques. Le « désespoir » complaisant des textes, et exposé à chaque plage de façon insistante, trop. Un groupe anglais nous refait pour la XXème fois le coup de la mélancolie ? Et alors ? Tous ces groupes sont les mêmes, la musique est tout le temps la même, c’est de la pop ; après, il faudra inventer le suffixe qui rendra le groupe en question, plus original, plus neuf que les autres. Pop « alternative », rock, hard, symphonique, soft…Les membres de ce groupe ont auto-baptisés leur style : soft-rock, pour rock doux ou rock mou, ce qui est un paradoxe en soit. Le rock est mort depuis bien longtemps, et n’est pas près de se réveiller avec ce genre de productions. Le formatage radio, les ballades guitares-electro à la mode. Les tics très fleur bleue de : Spies, Sparks, Yellow, on pourrait citer tous les morceaux les uns après les autres, avec en featuring un guitariste électrique qui joue sur une seule corde, noyé dans la réverbération, qu’on jurerait The Edge échappé de chez U2…c’est très prévisible tout ça.
Je n’aime pas m’ennuyer quand j’écoute un album de rock. Si j’écoute de la pop, ce n’est pas pour m’endormir, il y a d’autres musiques pour ça. Mélodies maigres, transparentes, des paroles, moins chantés que psalmodiées, les autres musiciens qui font de l’accompagnement, bêtement, sans sursaut, sans surprise. Comme tous les instrumentistes se sont assez effacés derrière leur partition, j’ai bien du mal à sentir un groupe. Je sens plus une superproduction, et un mixage glacé, lustré, du plus bel effet. C’est le genre de disque qu’on pourra entendre en fond sonore en grand surface en faisant ces courses. Il n’est pas bien méchant, et ne fera de mal à personne. J’entendais : Coldplay, Coldplay…Je ne connaissais pas Coldplay. Maintenant je connais. Ce n’est pas ma daube.