1978: en plein mouvement punk new-yorkais, Blondie s'enferme en studio avec le producteur Mike Chapman et de cette collaboration naît le disque le plus vendu du groupe (20 millions de copies) avec son tube le plus connu au monde: Heart of Glass. Il s'agit bien d'un disque ouvertement rock-pop et bien calibré pour les radios et l'album assez homogène fonctionne: production bien plus recherchée que les deux premiers opus (certes très corrects mais qui ont encore un côté "esquisse"), voix de tête "entêtante" de Debbie Harry qui devient une icone pop incontestable, batterie virtuose de Clem Burke, guitares et claviers au diapason. Et Chapman avec son savoir-faire donne au disque son lustre. Près de quarante ans après, la magie opère toujours car la fraîcheur ne s'est toujours pas fanée: tonique, nerveux, glamour, dansant, rétro c'est tout cela Parallel Lines. Mélodieux souvent même si tous les titres n'atteignent pas les cimes de Hanging on the Telephone, Picture This, One Way or Another et bien sûr de l'inoxydable "Heart of Glass" qui a certainement apporté la gloire au groupe mais qui l'a aussi enfermé dans une image de machine commerciale, image complètement fausse. Debbie est trop belle, le disque a trop de succès... cela fait grincer les dents des groupes concurrents de l'époque - Talking Heads, Ramones - ou des chanteuses bien moins glamours que Debbie Harry comme Patti Smith. Tant pis pour eux, PARALLEL LINES marque le début d'un succès mérité (plusieurs numéros 1 entre 79 et 81) mais éphémère car moins de cinq ans plus tard BLONDIE se séparera. Il faudra attendre le miracle MARIA en 1999 pour que le phénix renaisse de ses cendres. Mais qu'on le veuille ou non, Blondie ne sera plus jamais le même en tout cas plus aussi brillant que dans ce Parallel Lines.