J'ai adoré Le chant des sirènes, et puis après l'écoute de La fête est finie, je me suis posé une question toute bête : est-ce que j'aime Orelsan pour ses textes ou plus pour l'aspect musical ? Parce que sur le dernier disque, à deux-trois textes près je ne trouve pas ça énorme, et les instrus ont vraiment tout gâché sur le disque à mes yeux. Et en écoutant cet album là, je me rends compte que c'est l'alliance des deux qui a fait que j'ai autant aimé Le chant des sirènes et pas le dernier disque. Pour son premier album, on a une prod' à l'ancienne, un mixage un peu cheapos typique du début des années 2000 (même si on est à la fin des années 2000 lorsque cet album sort) pour la voix, et les paroles sont assez... gratuites. Cet Orelsan là voulait provoquer, tout en essayant de dépeindre une sorte de réalité. Le personnage de procrastinateur sans ambition mais normal installé avec Le chant des sirènes se cache alors derrière l'armure d'un type qui noie ses démons dans l'alcool et la drogue. Ce sont des axes d'écriture qui m'ont un peu déçu, mais les morceaux fonctionnent vachement bien. Même si ça a plutôt mal vieilli (des allusions aux technologies et modes de l'époque, des refrains vocodés avec un collage de la même piste une octave au dessus en prime...), bah ça marche vraiment bien, l'album est agréable à écouter. Pourtant, on sent qu'il s'agit de débuts maladroits, même si y'a des coups de génie assez énormes (les choeurs à la Harder better faster stronger sur un morceau par exemple).