Mes fils me cassent tellement les burnes avec leur rap. Y z'écoutent trop que ça surtout le grand. C'est pas grave j'les aime quand même. Bref j'suis un "vieuxquonquipeutpascomprendre" parce que j'ai jamais joué à la playstation. Puis c'est vrai j'aime pas trop le rap. Quelques hits par ci par là et rarement plus de trois morceaux à la file sinon ça me saoûle. Donc j'écoute ce skeud une première fois mitigé. Mi surpris, mi emballé j'remets ça et je me surprends à bouger la tête en cadence, à me poiler au son des punchlines. Yes, c'est du bon ce type me botte avec son langage putanier, désabusé, désenchanté, décalé, déprimé. En fait, un jour Joey Starr a rencontré Kamini. Ils ont fait l'amour et neuf mois plus tard est sorti Orelsan. Comment ce fils de sa mère institutrice et de son père directeur de collège, bon milieu donc, fait-il pour dépeindre une vie aussi glauque et sordide avec autant de brio ?
Dr Aurélien se livre à fond, il dit tout sans honte, sans compromis et Mister Orelsan, vomit son époque (il devrait moins boire !). Son époque, sa vie elle est comme ça grise, morne, monotone et sale, full de pornonet, de chefs de services faisandés, d'ados branleurs fauchés, de videurs tarés, de femmes ratées, de journées gâchées, de nuits gaspillées et d'alcool frelaté. Derrière des Beat accrocheurs sa belle voix bien posée envoie des textes orduriers plutôt bien ciselés qui au bout du compte déchirent le parquet et collent un sourire épaté ou une angoisse sourde au coin de ton visage étonné.
"C'est sur Aurélien Papa et Maman sont fiers de toi, le trou est fait, tu joues dans la cour des grands maintenant !" Ah non remde c Bigflo et son pote (commercial rap démago) qui jouent dans la cour des grands !