Prenant conscience qu'un vrai Depeche Mode, au yeux des fans, est un album de crise, le groupe nous ressort l'option "on vous refait un truc à la Violator et SOFAD!". ne soyez pas aussi nigauds que l'a été votre serviteur. Je me souviens avoir écouté Playing The Angel dans un train revevant de Paris où j'avais été l'acheter le jour de sa sortie, fier et bien content.
Sur le papier, c'était enfin THE retour aux sources, nouveau producteur promettant de redonner au groupe un son puissant comme on l'aimait. Problème : pour puissant, comprenez "crade".
A Pain that I'm Used To débute et on ne peut s'empêcher de penser à Dead Of Night puisque c'est quasiment le même son de sirène grasse et désagréable..Une boucle mal mixée, des lignes de chant trop basiques pour rester en tête..malgré une certaine patate, on espère une suite de meilleur calibre..mais il n'en sera rien. Dites vous que pour beaucoup, le meilleur morceau vient de passer, et si vous faites parti de ces gens là, vous venez de perdre 15 euros.
John The Revelator se pointe sur des textures sonores un peu crados, typiques de l'album. Très bluesy et assez sympathique, elle tire assez bien son épingle du jeu sans être exceptionnelle, et on remarque une chose interressante au niveau des rythmes: l'empilation (ou la succession, pour parler plus joliement) de caisses claires qui sera en vigueur sur quelques titres de l'album. Le single Suffer Well et son riff de guitare saturé et sale se montre plus captivant que single du mal nommé Exciter mais on regrettera l'absence de personalité dans le refrain qui ne reste pas en tête car totalement quelconque. Sur un démarrage similaire aux deux précédents titres, The Sinner In Me rappelle très vaguement, de par son rythme, Walking In My Shoes en...tellement moins bien. Trop minimaliste, trop sale..la saleté ne va vraiment pas à Depeche Mode. Le single "Enjoy-The-Silencien" arrive, Precious. Bon...les malins de chez Mute avaient sorti le single avant l'album et, pour ma part, j'ai cru que l'album serait à son image. Quelle erreur de débutant.. Sympathique mais pas transcendante, c'est de tout l'album le titre le plus Depeche Modien. Gore vient nous chanter un morceau de médiocrité intitulé Macro, mais...passons. Voici le second morceau qui ressemble le plus à du DM, et oh surprise, c'est à l'instar de Suffer Well un titre signé Dave gahan qui signe sur cet album ses premieres compos pour le groupe (c'était la condition pour que DM éxiste toujours). Il nous montrera à plusieurs reprises qu'il sait mieux écrire du DM que Gore lui même, c'est le cas ici. Le dernier titre signé Gahan, Nothing's Impossible, fait son entrée mais quelque chose cloche, le morceau reste bloqué sur une tonalité et on s'emmerde grave! Et pire: quand on écoute la démo originelle, on s'apperçoit que la chanson aurait pu être géniale! décidément ce Ben Hillier... Un interlude de remplissage nous est grâcieusement offert, saluant un cruel manque d'inspiration...décidément on est loin d'Ultra.
L'autre morceau chanté par Martin est Damaged People et décidément, c'est encore une mauvaise chanson, avec un refrain qui fait légèrement penser aux ambiances à la Pimpf (je vois encore ce pauvre Martin chanter Damaged People en live avec sa crête de poulet...quelle époque!). Pour pousser le bouchon "retour aux sources" plus loin, on trouve en avant dernier titre Lilian, un soi-disant morceau New Wave sans aucun intérêt. Rien n'est à retenir, ni refrain, ni mélodie et surtout pas cette voix distordue! L'album s'achève sur The darkest Star, très Music For The Masses elle aussi dans l'esprit, mais dont la mélancolie est gâchée par un énorme manque de mélodie et e risques, comme Nothing's Impossible, Macro ou encore Damaged People.
On retiendra de cet album son terrible manque d'inspiration presque plus grave que sur Exciter et le fait que les "bons" titres soient placés en début de disque et les mauvais en seconde partie, un abandon des balades de Gore au profit de Gahan et donc un "retour aux sources" complètement raté malgré l'habituel succès qui en découlera.

En espérant que l'argent, lui, les inspirera à l'avenir, plutôt que les clichés de la douleur et de la souffrance.

+le (très modeste) côté expérimental de certains morceaux

-des morceaux qui ne restent pas en tête
-Martin commence à nous habituer à se tapper le crottin
-un mix pas assez puissant et mal calculé (bravo Mr Hillier)
-un faux retour aux sources (effet de mode à la con)
YynnkK
7
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le 26 oct. 2014

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YynnkK

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