Beaucoup de critiques ont déjà été écrites sur cet album iconique, la plupart pour encenser l'objet, les autres pour le rejeter. Il est vrai que Pornography ne fait pas dans la demi mesure. R Smith vous propose littéralement une descente aux enfers. Le rythme de la plupart des chansons est tribal et monotone, les sons sont saturés de basse, avec une guitare relégué au second plan, et une absence complète de respiration, et le chant de Smith est plaintif, presque larmoyant, et coupant comme une lame de rasoir. Enfin les textes ne disent que l'horreur de vivre (Is it always like this ? - Siamese twins), la séparation destructrice (You name like ice into my heart - Cold), la fin du monde (And then everything is gone forever - Strange day), Bref, un propos si triste qu'il en ferait sourire un dépressif. J'ai du mal à comprendre comment cette album a pu m'accompagner autant. Il y a bien sûr l'effet cathartique, sans aucun doute, l'album pouvant se définit comme un refuge dans la déprime. Mais ça ne suffit pas. Peut-être que l'album sonde si loin la noirceur humaine (I Would never be clean again - The Figurehaed) qu'il attire comme un trou noir. Peut-être que la noirceur de l'ensemble se transforme, au fur et à mesure des écoutes, en une beauté pur, cristalline. Je n'ai pas d'explication, mais je sais que je ré écoute inlassablement ce disque avec toujours autant de plaisir, ce qui est paradoxal pour un album avec de telles idées noires.