Pour l'opinion publique Doc Gyneco est un beauf, en permanence défoncé, qui multiplie les dérapages sur les plateaux télé ainsi que les gaffes politiques. Mais ces gens sont idiots. Aussi idiots que les clowns de talk-show payés à le vanner. Car si le Doc est un beauf, il n'en reste pas moins brillant et a su exceller dans ce créneau révolutionnaire en nous offrant l'un des meilleurs albums de rap français.
Bruno Beausir est un peu un pommé, un mec qui sort du lot, loin du bling-bling, qui a su se démarquer par un style original et des textes plus intéressants que ses confrères qui passent leur temps à épiloguer sur la cité. Car oui Doc Gynéco n'est pas un rappeur comme les autres, c'est un artiste à mi-chemin entre rap et variet' avec son flow caractéristique.
Le Doc est un homme comme tant d'autres, qui s'assume et n'hésite donc pas à jouer avec sa crédibilité. On s'en aperçoit dès le premier morceau qu'on peut qualifier de particulier car joue à fond durant tout le son sur son côté obsédé sexuel avec Viens voir le docteur. Puis également plus tard avec Vanessa, hymne au fantasme :
Je rêve de bas résille, de filles qu'on déshabille, qui glappent et s'égosillent, et déjà mes yeux brillent devant une photo de... Oh Vanessa, que je mate à la mort, j'ai déjà des remords car je pense à des ventre à ventre, à des corps à corps, à du va et vient... Encore, encore, oh Vanessa je pense à toi, j'ais les dessous mouillés-ouillés... Je dois me réveiller !
Comme le montre cet extrait du tube Vanessa, rien qu'à la lecture la musicalité se ressent. Et dieu sait que c'est encore mieux de le sentir en nous, dans nos oreilles en l'écoutant parler/rapper/chanter de lui-même, de son entourage, de la vision de son environnement et de ce qu'il aime.
Il aime le football, et il parait qu'il a le ballon d'or, le micro d'or, le soulier d'or et les disques d'or, tout ça pendant que toi tu dors. Il n'oublie pas sa té-ci avec le fabuleux titre Dans ma rue avec ce refrain musicale de folie tout droit sorti de New-York. Mais cet album est représenté avant tout par Nirvana, morceau phare traitant de la réinsertion, de la rue, les filles et surtout la drogue... et ce qu'elle engendre. C'est un pure texte sans naïveté qui aborde les bons comme les mauvais impacts, un titre qui représente parfaitement le rap sous son meilleur jour.
Bien qu'il y ait une légère baisse de pertinence sur la deuxième moitié de l'album, s'il y a bien un album de rap qui restera un classique à tout jamais, ça serait cette Première Consultation, tant adulé puis vite oublié par la population, qui retiendra malheureusement uniquement le côté people de ce grand artiste.