Entre bling-bling et honnêteté pure.
« Don't you think that it's boring how people talk ? / Making smart with their words again, well I'm bored. », en ouvrant son album sur ces quelques mots, Lorde lance la ligne directrice de "Pure Heroine" : ici on parle - ou plutôt chante - vrai et honnêtement. "Tennis Court", la première piste, est le morceau qui résume et présente le mieux le premier album de Lorde, aussi bien au niveau lyrique que musical. Une instrumentale parfois très épurée, parfois plus imposante, entièrement électronique, influencée de hip-hop et de musique alternative tout en restant très simple afin de mettre en avant la voix de la chanteuse et ses textes. "Pure Heroine" mêle l'adolescence et ses difficultés ("Ribs"), l'obsession d'une classe moyenne pour le luxe ("Royals", "White Teeth Teens"), l'ennuie d'une vie banale ("400 Lux", "Tennis Court"). "Pure Heroine" est une ode à l'adolescence et le récit d'une enfant qui passe à l'âge adulte. Elle semble en tirer une conclusion sur le dernier morceau de l'album (et celui qui se démarque le plus des autres musicalement), "A World Alone", clôturant celui-ci par un "Let them talk" qui sonne comme une réponse à la phrase qui l'ouvrait.
"Pure Heroine" est un très beau premier album, jamais maladroit et qui sonne toujours juste. La similarité entre les différentes pistes est propre à chaque premier essai. C'est l'assurance de Lorde dans ses textes ainsi que leur qualité lyrique admirable qui représente vraiment la force du disque. On pourrait facilement dire que "Pure Heroine" manque parfois d'ambition musicale, mais celle de se confier ouvertement semble suffire amplement. Lorde a son style musical, une touche lyrique propre. Elle s'inspire de ce qui l'entoure, ce qu'elle écoute, ce qu'elle aime et ce qu'elle vit et c'est pour ça que l'album résonne : car son auteure est comme nous.