Dearly beloved...
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Quand la section musique a ouvert sur SensCritique, j'ai longtemps tourné autour de Prince, ne sachant pas comment retranscrire correctement l'importance que cet artiste a pour moi. De tentatives timides de critiques - éternels brouillons passés aux oubliettes - ont abouti à un fainéant renoncement.
Inutile que l'annonce de sa mort le 21 avril 2016 m'a fait l'effet d'un coup de massue. J'en ai quasiment suffoqué, je n'avais pas compris l'importance viscérale qu'il avait dans mon paysage musical. Il faut dire que, contrairement aux Doors par exemple qui m'accompagnent depuis ma prime enfance, j'ai découvert Prince sur le tard. En live. Curieux poli, une place pas chère... Et une révélation. Déjà lors de la première partie, surgissant affublé d'un improbable survêtement orange fluo, il sublimait la scène d'un solo de guitare ravageur impromptu. Quand son show commença, il lâcha les rênes d'un medley de trente minutes grisant, bluffant, héroïque et grandiose... Pour poursuivre sans relâche plus de deux heures durant, finissant sur un Purple Rain infini où la communion d'un stade relevait de l'intime.
Quasiment interrompu à l'heure fatidique, il finit au New Morning à six heures du matin.
Revu par la suite, je retrouvais cette énergie follement communicative, cette exigence musicale et scénique transcendante. Chanteur, multi-instrumentiste extraordinaire, danseur intuitif - sensuel et percutant - Prince avait tout, synthétisait Soul, R'n'B, Funk, Rock & Jazz dans le creuset princier d'un alchimiste prodige et savant à la fois.
Réduire Prince a ses albums studios, pourtant géniaux à l'instar de Purple Rain - album étendard où les tubes s'enchaînent en perles - s'est se priver de l'essentiel de Prince. Et pourtant il y aurait tant à dire. Imaginez qu'à une ère pré-électronique, il enregistra tous les instruments un à un de chaque titre de 1999, pour mixer ensuite l'ensemble. Réalisez l'usage d'orfèvre des synthétiseurs qu'il opérait, pour mieux faire le syncrétisme de genres musicaux. Penchez vous sur des textes au second plan, écrasé par les mélodies, pourtant dignes d'intérêt.
Il était évident que j'allais le revoir en concert. Partager ça encore avec de nouvelles têtes prêtes à basculer dans un fanatisme tranquille, aussi cérébral qu'émouvant.
C'était évident.
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Créée
le 22 avr. 2016
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