Pas toujours convaincu par Stuck in The Sound, je succombe, en partie, à leur nouvel album. Un fait qui n'est pas dû au hasard : Pursuit propulse le groupe à son meilleur. Pas de KO mais une victoire aux points.
On commence à bien connaître Stuck in the Sound, un groupe qui depuis son premier album (alors autoproduit) gravit petit à petit les marches de la renommée et avouons-le de la qualité. Néanmoins, même si le groupe affichait sur disque et sur scène maîtrise et énergie, je n'avais à leur endroit, jamais vraiment trouvé mon compte. Ayant joué les éponges de ce que le rock avait pu produire depuis 40 ans (de Led Zep à Nirvana en passant par les Pixies, Queen ou Placebo), Stuck in the Sound n'avait pas forcément trouvé son style, défoncant, non sans un réel talent et un sacré culot, des portes largement empruntées avant eux. Peut-être était-ce finalement moi, le problème,, baignant de plus en plus dans des tendances du rock plus"à la marge" et moins enclin à prêter l'oreille à un plaisir plus immédiat et plus corporel ? Au fond de moi, je savais bien que Stuck in The Sound aurait largement participé à quelques joies adolescentes si j'étais encore en âge de ...Peut-être n'était-ce pas trop tard pour adhérer plus largement à ce qui finalement à des allures de machine de guerre ?
Et voilà Pursuit. Un album qui me fait baisser la garde, pour ne pas dire rendre les armes. Certains titres de Pursuit me poursuivent littéralement m'entraînant dans des écoutes répétées, signe d'une certaine addiction. Stuck in the Sound est donc plus fort que moi à adoucir mes réticences à écouter du rock"classique" à me détourner de mes marottes du moment (post, nica, abstract,...). Il faut dire que le disque est mis sur orbite par un Brother exemplaire : un titre puissant mais racé emmené par une voix, à la chaleur brûlante. Sur tout l'album et comme son habitude, José Reis Fontao lâche sa voix presque soul d'une manière affirmée en élève de Freddie Mercury ; peut-être en fait-il parfois trop en voix de tête (Tender, le très Queen Pursuit), mais on n'a pas tous les jours l'occasion d'avoir un, grand chanteur à la tête d'un groupe de rock français, donc profitons, profitons...
Stuck in the Sound a beau être trop démonstratif y compris dans ses guitares (un taping, vraiment ? un solo pourquoi ?). Il est , rentre-dedans par nature (le groupe envoie parfois trop mais souvent bien). Il n'empêche, il, donne le meilleur de lui-même plus que jamais avec efficacité, maîtrise et des idées mélodiques, qui éclairent des titres, et les sortent de la banalité, (les choeurs impeccables de Let's go ; le clavier lumineux, comme cerise sur le gateau sur , criminal, l'autre grand titre de l'album ; le pont en respiration et le départ sur la pointe des pieds, sur le musclé I told You, ). Et puis, le quatuor arrive à amener beaucoup de feeling là où d'autres resteraient bourrin. September est sans doute un peu opportuniste mais impossible de résister à cette rythmique groovy, à cette mélodie ensoleillée et à cette ligne de chant de velours. Quant à lui, Silent and Sweet est un, morceau délaissant, l'ampli Marshall pour devenir une jolie ritournelle à la Exsonvaldes.
Tout n'est pas de ce niveau mais rien ne jure non plus, vraiment pas et j'en connais certains qui se contenteraient des morceaux les moins brillants de Pursuit. Victoire aux points...non aux poings !