Radiation
6.2
Radiation

Album de Marillion (1998)

Radiation, ou l’album conchié par les admirateurs de Marillion, deux époques confondues. Pas étonnant : les anglais, en perpétuelle mutation depuis Brave, continuent leur exploration des différents courants musicaux et insistent ici sur le lo-fi, le folk (« Costa Del Slough », « Now She’ll Never Know ») et laissent transparaître une quasi animalité (voir l’excellent « The Answering Machine », le rock’n roll « Under The Sun »). Insulte suprême pour le fan de progressif !

Or, Radiation est certainement l’album le plus varié du combo, et le plus brut. Et par là même, il apparaît comme la meilleure porte d’entrée au monde de Marillion pour tous ceux qui ont tendance à décrier le courant prog. La bonne humeur et la puissance sont de mise, et on peut même distinguer ici ou là une certaine ironie joliment détachée (cf. certains synthés volontairement too much, et du coup, percutants, ou les textes au vitriol façon « Three Minute Boy »).

Le groupe n’oublie pas pour autant la fragilité, qui est certainement LA marque de fabrique depuis l’arrivée d’Hogarth il y a maintenant dix ans. Le groupe signe ainsi de belles ballades, simples et touchantes, comme de beaux hymnes pop (dont « These Chains », pourtant nouvel échec commercial cuisant). Les quelques longues escapades qui subsistent n’ont désormais plus rien de progressif, et se tournent plutôt vers le psychédélisme (« Cathedral Wall », « A Few Words For The Dead », impressionnants), et on peut désormais affirmer qu’à ce stade de la carrière de Marillion, il ne reste plus RIEN de l’héritage Fish. Tant mieux.


Francois-Corda
8
Écrit par

Créée

le 16 sept. 2018

Modifiée

le 12 juin 2024

Critique lue 72 fois

François Lam

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