Rage Against The Machine !

Une bombe ! Une tuerie ! Un OVNI ! Ça n'existait pas avant !...

Oui, quand cet album est sorti, notamment via les ondes radio avec la diffusion d'un "Killing in the Name" ultra efficace, rien n'avait sonné comme ça auparavant, JAMAIS ! On entendait du "Rage" (pour les initiés) partout, sur les skate-parks (encore rares en France à cette époque), dans les soirées étudiant.e.s, dans les bars (...), aussi bien que R.E.M. ou Nirvana ou quelque groupe rock à la mode des 90's.

Question musique, cette première galette énervée est l'une des meilleures représentations de la fusion (ou crossover) des années 90. Je pense même qu'il a marqué toute une génération et influencé un paquet de groupes dans leur évolution. Car avec un chant rap, qui peut se transformer en véritable rockeur écorché et révolté, une guitare rappelant Led Zep mais avec une approche de l'instrument jamais entendue auparavant : une section basse-batterie incroyablement puissante et rayonnant d'un groove ultime à vous faire headbanger ou à vous faire sauter comme des cabris : de l'énergie en ondes musicales !

C'est que le groupe de Los Angeles porte bien son nom. Les textes de Zack de la Rocha, à tendance révolutionnaire, attaquant tantôt le système américain, tantôt parlant des mouvements de la rue, tantôt vous criant de vous réveiller et de connaître votre ennemi ; la pochette d'album avec ce moine tibétain s'immolant. Le groupe apparaissait à l'époque comme une icône révolutionnaire, tant dans ses textes, que dans ses supports de communication et que dans sa musique. Le tour de force était éblouissant !

Et puis dans les concerts, (si vous regardez ma liste des meilleurs concerts, RATM est le premier) cette énergie était vitale et vous contaminait rapidement, tous. Donc c'est bien qu'il y avait d'une part du talent là-dedans, mais aussi un investissement réel, complet et intègre de ses membres. Quand vous faites sauter tout un zénith pendant une heure et demie, c'est que vous avez une sacrée réserve d'énergie à déverser.

Aujourd'hui, cet album peut paraître un peu vieux ou cliché par rapport à l'époque. C'est en partie vrai. Mais rendons à César ce qui lui revient. Sans Rage Against The Machine, il n'y aurait pas eu de groupes comme No One Is Innocent en France, par exemple, et toute la vague de groupes affiliés.
La période musicale a été riche de groupes innovants (Radiohead, Nirvana, Nine Inch Nails,...) devenus des groupes cultes, tous, et R.A.T.M parmi les premiers.

J'ai longtemps hésité à faire la critique de cet album, culte, unique, magique, indomptable, indémodable pour moi. Finalement, un leitmotiv m'a poussé à écrire ces bribes informelles : Freedom !!!