Au détour d'une soirée un Américain m'a parlé vaguement d'un groupe qui mélangeait country music et hip hop. Je me souviens m'être dit "merde c'est carrément original, je dois tester ça", sans pour autant m'attendre à un truc fantastique. Et bien après avoir écouté intégralement Rappalachia, je dois dire que je suis conquis, et ce pour plusieurs raisons étroitement liées. La première, c'est le mélange de deux styles que j'aime à la base. Ce n'est pas un secret, j'aime le rap et, chose plus surprenante (et que je n'ai pas l'habitude de crier sur tous les toits), c'est que j'apprécie vraiment la musique country. C'est un fait, et je n'arrive pas à l'expliquer complètement, mais c'est probablement car elle permet de retrouver l'atmosphère des westerns que j'aime tant. Ce qui nous amène à la deuxième raison : l'immersion. Écouter du Gangstagrass en conduisant, c'est un peu s'imaginer au volant d'une jeep (ou d'une diligence pour les puristes), sillonnant les routes de Californie ou d'Arizona avec un chapeau de cowboy. Écouter du Gangstagrass en fumant une cigarette sur son balcon, c'est un peu se voir dans un rocking chair sur une terrasse abritée, à observer les boules d'amarante passer, tout en sirotant un whisky du Tennessee. Et enfin, la dernière raison : c'est tout simplement une musique de qualité. Certains, peu habitués aux sonorités country, pourraient trouver ça légèrement répétitif, mais il y a une vraie recherche d'homogénéité sur toutes les chansons. Les beats hip hop et les instrumentaux country se marient très bien, et les voix semblent faites pour poser dessus... Vous l'aurez compris, je suis fan à présent, et je vous recommande dans la foulée l'album précédent, Lightning On The Strings, Thunder On The Mic (2010). Bon voyage dans le far west.