Mes amis, je ne vais pas y aller par quatre chemins : c'est le meilleur film que j'ai vu cette année. Ou plutôt, c'est celui qui m'a fait le plus d'effet. C'est amusant car il y a à peine deux semaines je confiais à un ami que j'en avais assez des films qui me laissent de marbre (summum atteint avec The Counselor, d'une vacuité intolérable). Je voulais donc voir, j'avais BESOIN de voir un film qui m'accroche complètement. Eh bien c'est fait. Je suis sorti de Out of the Furnace tout chamboulé. Eh même pire, j'ai pleuré ! En cherchant bien, j'ai dû verser des larmes uniquement trois fois dans ma vie devant un film, et c'était trois fois devant Gladiator (sérieusement à la fin quand il caresse le blé c'est insoutenable), et je pense donc que je ne suis pas quelqu'un qu'on peut qualifier d'ultra-sensible, ni même de petite fiotte. Pourtant, il y a une scène en plein milieu du film de Scott Cooper qui retournerait le plus endurci des spectateurs. Et tout ça pour deux raisons : la première, c'est évidemment le contexte. Les malheurs qui s'abattent sur le personnage principal nous touchent profondément, nous serre le coeur, nous brûle l'âme ! Et la seconde raison, c'est tout bonnement la prestation des acteurs. ILS SONT JUSTE BRILLANTS. Tous. Mais vraiment. Christian Bale et Zoe Saldana nous font ressentir la peine et la douleur comme jamais. Pour le film en général, Woody Harrelson est génial en organisateur de combats illégaux, toxico, alcoolique et hyper violent. Casey Affleck est bluffant en jouant le rôle du petit frère, ancien soldat tourmenté par les souvenirs de la guerre. On voit moins Willem Dafoe et Forest Whitaker, mais je n'ai pas besoin de préciser que ces deux sont dans leur standars, c'est à dire impeccables. J'aimerais revenir rapidement sur Christian Bale, que j'affectionnais sans pour autant être un immense fan. Avec ce rôle, il est incroyable de justesse et entre selon moi dans une autre dimension. D'abord avec la scène susmentionnée, mais aussi avec chacun de ses mouvements, chacun de ses silences. La façon dont il regarde son frère lorsque celui-ci dort sur le canapé, ce simple regard fait sentir tout l'amour qu'il lui porte et le tracas qui l'habite.
Sinon le script en lui-même est original, et bien que le déroulement se fasse lentement, on est véritablement emmené au coeur de ce récit peu commun. Je savais pertinemment que j'étais entrain de visionner un film lent et avec très peu de musique, mais ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Je me suis laissé balader par cette histoire lourde de peine, à travers les paysages déprimants de la Rust Belt, des vallées grises et industrielles de Pennsylvanie, jusqu'aux décors délabrés et miteux des collines du New Jersey. Sans spoiler aucunement, sachez juste que la fin vous rappellera sans aucun doute un autre film sorti en 1995.
Je ne savais pas à quoi m'attendre en entrant dans la salle, j'en suis sorti sans dessus-dessous. Qu'est-ce que c'est bon le cinéma quand c'est comme ça...