Les Etrangleurs sont un mouvement musical à eux tout seul.


Il parait que c'est du punk. Bon, un groupe de punk aussi mélodieux et dont les membres ont l'air d'voir un QI à 3 chiffres, on avait pas vu ça depuis Television.


Ce groupe n'a pas de sens. Le charismatique leader est donc un bassiste (c'est possible ça), un superbe étalon français (pléonasme) parfaitement entretenu physiquement (le karaté ça aide) et qui a laissé sa guitare classique au placard pour un instrument dont le sex appeal s'approche normalement du néant. Jean Jacques réussit à être un sex-symbol en s'appelant Jean Jacques et à pondre des lignes de basse de grande qualité à quasiment chaque chanson, la mordante ironie voulant que le plus grand tube du groupe ne comporte pas de basse à son crédit. Pour le reste, il suffit de compter; combien de riffs de guitare mémorables dans cet album contre combien de lignes de basse mémorables? C'est bien ce que je pensais, vous aussi vous rendez compte que la 6 cordes n'est là que pour accompagner, avec tout un tas de solis brouillons, mais pas dénués de qualité, la brillante 4 cordes qui remplit parfaitement l'espace sonore.


Si Cornwell laisse la lumière à son compère, il se rattrape en écrivant. Ses textes sont à la fois superbes et utiles; une féministe vous brise les burne(l)s? Au lieu de lui indiquer où est sa place naturelle, à savoir la cuisine, faite lui écouter ceci, et laissez là rager contre le sexisme habitant l'album (si tant est qu'elle comprenne des métaphores aussi subtiles que "une saucisse ne peut que rentrer dans le tunnel de la Mersey", ou une ressemblance étonnate au niveau phonologique entre Peaches, Beaches...)


Cette poésie anglaise est parfaitement portée par la voix de Hugh Cornwell, dont l'accent british des fins fond de Londres, ceux qui puent l'alcool et la clope sied parfaitement à la subtilité absolue de l'écriture.


Et comme les Stranglers ne font rien comme les autres, ils rajoutent un Orgue et un batteur qui a plus l'air d'un bon pilier de bar 100% Cockney, mais qui par un heureux hasard, est fan de Budy Rich, et qui par un autre heureux hasard, n'est pas si loin de son niveau.



On notera la page Wikipédia des gonzes, manifestement rédigée par des fans enthousiastes (et c'est pas plus mal).

SallyC
9
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le 18 mars 2025

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SallyC

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