Antoine goya est un médiateur cultuel autoproclamé, qui œuvre sur Youtube, mais également Sens Critique et JVC.com, dont il fut le modo du fofo cinéma)
L'accord entre le vidéaste et ses suiveurs est simple: le créateur apporte son lot de drama, sa dose de sang quotidienne mais également de culture, d'art, de sublime!
Ainsi, AG développe un personnage hautain arrogant et moqueur, afin de punir les "faquins" ou autres "droitardés" voguant sur les Internets. Néanmoins, il faut avoir une profondeur intellectuelle suffisante pour justifier de son arrogance. Et, sur ce plan là, le Guyanais ne peut pas prétendre à une infinie supériorité sur ses opposants.
Mais, cinéma mis à part, AG est malaisant lorsqu'il faut expliquer du concept. Exemple, il nous explique, à juste titre d'ailleurs, que connaitre les classique du cinéma n'est pas signifiant. Effectivement gloser continuellement sur Kubrick ou Tarantino n'est pas très intéressant et n'incite pas à la curiosité. Mais, lorsque l'homme de la jungle se pique de philosophie ou de littérature, il ne fait que rester dans des classiques d'une banalité confondante.
Le médiocre Nieztche reste son penseur les plus cité, suivi de Proust Bégaudeau, Tolstoï, Arendt, rien qui n'incite à une réflexion plus originale. Sa présentation des œuvres se limite à quelques phrases chopées ici et là, et aucune analyse sérieuse n'est produite. L'aphorisme est à la pensée ce que la bouffe anglaise est à la cuisine. S’arrêter sur une sentence séduisante au lieu de présenter le développement dans son ensemble est une faute. Si le "Je pense donc je suis" cartésien est important, c'est parce que il y a des dizaines de pages avant qui expliquent rationnellement pourquoi la seule et unique chose qui prouve mon existence est le fait que je soit capable de la concevoir.
Bref, pour être crédible ans son activité de médiateur culturel, il faut dédier du temps pour maitriser sur le bout des doigts un auteur; balancer des petites phrase, en prétendant nous introduire de manière brutale à la "pensée" de l'auteur n'est pas suffisant, ; c'est d'une infinie médiocrité. Exemple simple lorsque l'on vient faire remarquer à l'homme barbu qu'il dit n'importe quoi sur Tolstoi, il pique une crise et se révèle d'une mauvaise foi des plus infantiles. Brisé, il répond par l’insulte grossière en prétendant avoir atomisé ses concurrents. A ce moment là, le Robinson de la jungle était l'incarnation même du cringe.
Surtout, le guyanais se moque de l'absurdité politique de ses opposants, mais ne satisfait pas l'impératif trotskyste du "d'où tu parle camarade". Le Tarzan à moquette serait donc Stalino-Maurasso-Nietzchéen. Formidable, il a choisi les trois courants qui justement s'opposent mutuellement et arrivent à des conclusions structurellement différentes. On ne peut pas faire vivre ensemble la pensée nietzchéenne (qui est élitiste) et le communisme (qui est égalitariste), à moins d'oublier à peu près trois quart des développements du prussien. De la m^me manière, se revendiquer, même si c'est pour la blague, du provençal sourd est inconséquent lorsque l'on sait à quel point le catholicisme est ancré dans le nationalisme intégral.
Il n'y a pas de gloire à contrevenir aux règles les plus élémentaires de la logique. S’estimer suffisamment fin pour faire vivre toutes les contradictions possibles et imaginables, c'est être d'une arrogance coupable. Si les mathématiques sont le degré le plus haut de la pensée humaine, c'est justement parce que elles forment un ensemble logique qui ne souffre d'aucune contradiction interne. Etre un penseur conséquent, c'est supprimer toutes les contradictions, pas à les embrasser pleinement, comme le fait l'homme au poitrail velu.
Pour finir, il faut noter que la prosodie du calvitié est des plus déplaisantes, et confine parfois à l'insupportable. Encore une fois, il a beau jeu de critiquer les droitardés, mais sa crédibilité s'envole lorsque l'auditeur se rend compte que ses tics de langage proviennent d'un autre célèbre chauve suisse.