MJ me fascine. Vraiment et authentiquement. Seul lui et Idriss " Triple P.hD" Aberkane suscitent en moi une réaction instinctive de répulsion, et ce, pour des raisons différentes. Pourtant, magré mon aversion pour les personnages, je suis assez faible pour aller voir e u'il ont de temps. Juste pour voir. Juste pour prendre un peu de plaisir;
Car chez MJ (contrairement à Aberkane), tout est uniformément raté. C'est l'homme sans qualité de Musil, mais en chair et en os. Picasso lui m^me n'aurait pu faire laideur plus caricaturale. A ce point, c'en est presque de l'art. Que ce soit son outfit dont même Guérissol se gausserait , sa prosodie qui nous ferait passer les québécois pour des gens éloquent, ses gesticulations ui font palir d'envie les épileptique son orthographe rappelant Kevin, 13 ans trollant sur Call of Duty , ou sa chambre rappelant celle de Jean-Branlotin 15 ans, fan d'animé, on peut affirmer que le dénommé MJ n'est pas aidé.
Mais, aussi et surtout, MJ ne s'aide pas.
Car MJ, il est censé parler cinéma. Censé oui, car il réussi l'exploit conséquent de pondre des critiques de divers films sans jamais prononcer les mots "mise en scène", "bande son", "photographie", "lumière" ou "cadrage". On peut penser ce que l'on veut de Durendal, Regelegorial ou le JdG (oui même les idoles les plus brillantes méritent d'être égratignées), ils essaient de produire un raisonnement logique en utilisant les outils approprié lorsqu’ils s'essaient au délicat exercice qui consiste à analyser une œuvre d'art (ici cinématographique). Le minimum de réflexion sur l'esthétique des œuvres traitées. Certes, ce n'est pas très renseigné, mais, ici et là, des races de culture cinématographique affleurent.
MJ, lui, est du genre à sortir un revolver dès que le mot culture est prononcé. Car, cet individu pense, au premier degré, que l'univers cinématographique Marvel est l'apogée du cinéma. Que l'on pense que ce sont d’honnêtes divertissements, passe encore. Il est admis que l'on va au voir un film de super héros comme on ouvre une fenetre en navigation privé, pour se faire plaisir, avant d'oublier l'acte 5 minutes. Mais le magicien MJ est capable de publier des vidéos de UNE heure pour "analyser" (avec ses moyens...) des productions dont le seul et unique but n'est pas de créer quelque chose d'original, mais bien de générer un maximum de pognon en s'appuyant sur les instincts primaires des consommateurs. Mais, MJ est suffisamment génial pour, à partir de ce néant, engendrer encore plus de vide.
Si vous avez bien suivi une question doit vous turlupiner: Mais comment fait t'il pour parler pendant des heures de cinéma en ayant rien à dire sur ledit cinéma? La réponse est simple: la politique. Car, MJ est féru la discipline magnifiée par Machiavel. Ainsi, dans la vision de MJ, le monde se divise en plusieurs catégories: les méchants (alternativement "les pas beaux"), et les gentils. L'appréciation que MJ porte aux œuvres qu'il critique est simple. SI l’œuvre a été crée par un "gentil", elle est bonne. Si elle a été crée par un "méchant", elle est pas bonne. J'ai connu des enfants de 8 ans plus mesurés et pertinents. Surtout, cerise sur le gâteau, MJ se permet des trésors d'arrogance que personne répliquer, même en le faisant exprès, c'est dire la performance.
Pour MJ, ce don Quijote des temps modernes viendra nous expliquer qu'il y a les bonnes œuvres pop, porteuses d'un beau ,beau message progressiste et inspirant, et les mauvaises, qui ont été faites par des méchants hommes blancs misogynes, fascistes, racistes et trumpistes. Pauvres metteurs en scène Yes Man de tout bords, se voyant affublés de toutes sortes d'intentions par MJ, alors que leur seule ambition est de satisfaire les exigences du producteur avide.
Douce ironie, MJ ne semble pas saisir l'ironie de sa situation. Lui, qui se pense de gauche, est pourtant le Consommateur Ultime, l'illustration parfaite du Capitalisme de la Séduction. Il défendra une quelconque lubie "progressiste", croyant lutter pour le progrès social, mais concrètement ne fait qu'engraisser le Moloch capitaliste. S'il lisait un peu des œuvre qui sont à la base de la pensée qu'il prétend incarner, il réaliserait que les films qu'ils défend ne sont qu'une colonisation mercantile de l'imaginaire collectif. A en être à ce point point aliéné MJ devient sublime.
Et, c'est pour ça qu'on l'aime. Car, une vidéo de MJ, c'est l'assurance que le vidéaste se vautrera à chaque phrase. Au détour de chaque mot, un avis catastrophique se cache, sans que l'auteur ne se rende un tant soit peu compte de sa propre bêtise.
Un Schadenfreude de qualité donc.