Regarde‐moi par mapamobi

Je vois en cet album un amour pour la démesure américaine - ce qui est somme toute logique en sachant que l'une des inspirations principales de Pierre de Maere est Lady Gaga -, parce que tout est déployé à l'excès dans celui-ci. Les émotions chantées sont exagérées, l'amour du chanteur pour les caméras est démesuré (ce qui transparaît aussi beaucoup dans la pochette) et on ne peut pas faire plus propret que les morceaux qui le composent - il y a de l'autotune en veux tu en voilà et des mélodies calibrées au millimètre.

Tous mes constats peuvent sonner péjoratifs, mais en réalité, les quelques "défauts" que j'évoque n'en sont pas, au contraire, car ils nourrissent le propos de l'album, qui est de présenter un personnage passant à côté de l'amour - de relations saines tout du moins - par excès de confiance et par volonté de "faire sa diva" (du moins, c'est comme cela que je l'interprète). Le phrasé, par exemple, en est le plus grand témoin : on articule à la perfection en roulant les "r" instamment (comme Stromae, une des autres inspirations de l'artiste) pour indiquer une parole qui veut s'imposer.

Les paroles, clichées, fonctionnent donc beaucoup dans le contexte de l'album et invitent à la confrontation, appellent au gentil scandale. Et les instrumentaux électroniques, simples comme dans l'EP précédent, soutiennent grandement le déploiement des mots.

P.-S. : Cet album a une portée symbolique pour moi, puisqu'il s'agit du premier album que j'ai attendu et que j'ai écouté le jour de sa sortie.