Beyoncé est connue pour sa magie, l'aura qu'elle porte autour d'elle depuis plusieurs décennies. Chaque projet qu'elle mène possède l'ambition de dépasser le précédent. Non pas en score publics (qui sont, depuis 2013, toujours en deçà du succès critique), mais en nouveauté. Cet album en est la preuve intacte.
Beyoncé prend, mâche, triture, lèche, savoure les sonorités de sa vie, de son passé (sa famille, ses racines noires) et de son présent (son mari, ses enfants). Elle s'accapare ces mélodies — ce qui fait un nombre hallucinant de samples utilisés tout au long de l'album — pour en créer une œuvre entière, faite de proche et de lointain, d'imaginaire et de charnel, de oisif et intense.
C'est la dialectique de son cœur.
Sur l'album, on y danse et on y baise. On s'arrache la peau, même. On y est libre car on y est fort. Les envolées lyriques nous rapprochent du ciel. Les basses nous rattachent à la terre. Les rythmes nous secouent de haut en bas. On en ressort souillé et plus beau.
Cet album, Renaissance, porte admirablement son nom, synthèse du regard vers l'arrière qui accouchera grâce à Beyoncé d'un futur plus fort. Ou en tout cas, elle aura tout fait pour.