Maybe romance is a place

Probablement un des albums les plus attendus de l'année. Et comment ne pas l'attendre ! 2 ans après la sortie de Skinty Fia, album qui a propulsé 5 jeunes dublinois dans les artistes les plus écoutés ! Après la sortie de 5 singles, et clips, tous plus bluffants les uns que les autres. Alors de cette attente, qu'en est-il ?

Eh bien, c'est pas si évident.

Alors déjà, on va noter le virage radical du groupe qui, en à peu près 10 ans d'existence était passé d'un premier album assez brut, virulent mais efficace, à Skinty Fia, un album particulièrement marquant de part des titres puissants, des arrangements fort, une production irréprochable et un look inoubliable. Le groupe s'était posé, et c'est pour son mieux. Dans Romance, on retrouvera le même état d'esprit. Ici, pas de Nabokov, Television Screen ou de Too Real. On a affaire à leur album qui "envoie" le moins. Et c'est voulu. On pensera aussitôt aux transitions des Strokes, ou des Arctic Monkey, passant de premiers album très péchus, agressifs, aux airs catchy, et aux derniers albums plus posés, mieux produits, avec des mélodies assez magnifiques.

Ce qu'on constate aussi, c'est ce qu'on avait pu entrevoir sur l'album précédent. Ça y est, le groupe a son propre style. Et quel style ! La pochette, si étrange soit-elle, les clips pronnant une contre-culture, les styles vestimentaires et bien évidemment la musique. Fontaines n'est plus un bon groupe de rock, c'est un groupe exceptionnel. Et c'est dans cette exception que vient puiser toute la force de Romance. Un style nouveau pour le groupe, fonctionne avec une telle efficacité. Ainsi on ne s'étonnera pas d'entre un morceau qu'on dirait droit sortit d'un album de Lana Del Rey (In the Modern World), un autre qui à bien des égards pourrait sortir d'un album d'emo (Here's the thing), ou une balade qui aurait très bien pu sortir sur l'album solo de Grian Chatten, Chaos For The Fly (Motorcycle Boy). Et malgré cet étalement de genres, l'album se tient parfaitement. Tout est cohérent. Prit individuellement, aucunes des 11 pistes ne se ressemblent. Mais pendant les 37 minutes d'écoutes, on ne sent presque pas de changement dans la tracklist, tellement l'univers est parfait.

Cependant, est-ce le paroxysme de fontaines D.C. ? A mon avis, l'album aurait gagné des moments plus pêchu. On voit le résultat dans Starbuster, chanson qui a tourné en boucle dans mon casque ces 5 derniers mois, et qui y restera un long moment. Je rêve d'un refrain qui s’énerverait sur Horseness in the Watness, d'une explosion comme ils avaient déjà su le faire avec Nabovok.