Rumours est le deuxième album du groupe version américaine. Un succès mondial (plus de 40 millions d’exemplaires vendus) curieusement peu répercuté en France alors que l’écoute du CD est immédiatement séduisante. Le groupe a survécu à d’innombrables remaniements à partir de sa constitution en Angleterre en 1967 sous la dénomination Peter Green’s Fleetwood Mac. Peter Green en était le guitariste et chanteur et Mick Fleetwood le batteur. Peter Green a eu du mal avec son statut de guitariste virtuose (il a fini dans un asile psychiatrique) et la formation a évolué autour de Mick Fleetwood qui fut un temps entouré de pas moins de 3 guitaristes. Ceux-ci l’ayant quitté, Mick Fleetwood a fini par engager, en 1975, le couple formé par Lindsay Buckingham (guitariste et chanteur) et Stevie Nicks (chanteuse) qui rejoignent le bassiste John McVie et son épouse, la chanteuse Christine McVie.
Bien qu’extrêmement séduisant, ce CD a un ton très nostalgique marqué blues, pour une raison très simple : au cours de son enregistrement, sur une durée d’environ un an, les 5 membres du groupe ont vu leurs situations sentimentales se dégrader, chacun se séparant de son compagnon ou de sa compagne. Ceci est perceptible dans les paroles de « Second hand news » le premier titre (Lindsay Buckingham) et la très jolie voix de Stevie Nicks :
I know there’s nothing to say
Someone has taken my place
When times go bad
When times go rough
Won’t you lay me down in tall grass
And let me do my stuff
Le deuxième titre « Dreams » (Stevie Nicks) commence par une introduction à la guitare, une merveille qui accompagne tout le morceau dont les premières paroles sont :
Now here you go again
You say you want your freedom
Le troisième titre « Never going back again » (Lindsay Buckingham) est dans la même veine. Le quatrième « Don’t stop » (Christine McVie) est marqué par la rengaine nostalgique « Yesterday’s gone » comme une complainte. Un titre qui fut utilisé par Bill Clinton comme thème pour sa campagne présidentielle de 1992… « Go your own way » (Lindsay Buckingham) est toujours dans la même veine, ce qui donne vraiment à l’auditeur un incroyable sentiment d’unité pour l’ensemble de l’album, ce qui est bien sa caractéristique : tout est bon dans ce CD qui ne peut que frapper son auditeur. Aussi bien les paroles que le son pop qui met en valeur aussi bien la guitare que la basse, la batterie et le chant.
Le sixième titre « Songbird » (Christine McVie) commence par une introduction au piano que vient rapidement rejoindre la voix de sa compositrice :
« For you, there’s be no more crying
For you, I’ll give the world »
Une complainte plutôt lente à la mélodie irrésistible.
Suivent « The chain » (composition par les 5 membres du groupe), « You make loving fun » (Christine McVie), « I don’t want to know » (Stevie Nicks) les titres qui apportent un complément d’unité mais ne sont pas forcément les meilleurs, encore que ce dernier soit très entrainant. Et puis « Oh daddy » (Christine McVie) une merveille nostalgique.
http://www.youtube.com/watch?v=Rbpg4UxS92Y
Fin du CD avec « Gold dust woman » qui ne démérite absolument pas, notamment grâce aux accents caractéristiques des voix des chanteuses. Le CD est une merveille d’équilibre, un poil trop bien léché. On sent qu’il a été réalisé par des professionnels expérimentés.
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