C'est marrant, la pochette de Rust in Peace me rappelle un peu cette scène du Cinquième Elément, lorsque Leeloo se réveille dans son cerceuil de verre, à l'instar du petit Roswell qui trône au milieu de cette (splendide) illustration. Et là, notre chère Leeloo s'enfuit laissant l'un des scientifiques s'occupant d'elle pantois, n'ayant pour seul mot: "Parfaite".
"Pourquoi tu nous les brises avec ton laïus sur un film de Luc Besson?" Mais parce que j'ai eu la même réaction en écoutant Rust in Peace: Parfait.
Oui oui, rien n'est jamais parfait tout ça tout ça.
Rien sauf Rust in Peace en fait. Un vent de perfection souffle sur la galette. Un putain d'ouragan ouais... Cet album est calibré pour la peuplade metallique. Vous verrez, lorsque votre tête sera emportée par l'intro phénoménale d'"Holy Wars... The Punishment Due". Guitaristiquement parlant, Friedman et le roi David s'en donnent à coeur joie. Techniquement cet album est de toute façons une réussite, réussite qui se laisse présager à l'écoute de ce morceau d'ouverture qui, comme 99,9% de cet opus possède des riffs tranchants comme le meilleur des rasoirs Gilette, et des soli qui fondent dans l'oreille.
Il faut dire que Megadeth, cousin "rival" de Metallica, Anthrax et Slayer nous propose du thrash de qualité depuis 3 albums et semblait avoir enfoncé le clou avec son Peace Sells... But Who's Buyin'? sorti en 1986 suivi d'un très bon So far, so good... so what! en 1988.
Mais Rust in Peace tel un rouleau compresseur met tout le monde d'accord et s'impose de nos jours comme une référence absolue dans le monde du metal, un must have du genre. Sa qualité sonore est tout autant exceptionnelle bien sèche et carrée. Et puis Rust in Peace regorge de grands classiques du groupe. "Hangar 18" entre autres et son duel de soli à s'arracher la tête. J'évoquais la technicité incroyable des musiciens, mais nul ambition de flamber de la part des instrumentistes, que nenni, ici la cohérence sonore est de mise. D'ailleurs, cette formation (Friedman et Mustaine aux guitares, Menza aux fûts, Ellefson à la basse) restera pour beaucoup de fans comme le line-up "classique" et le plus marquant du groupe. Dieu sait qu'il fût nombre de fois sujet aux changements suite aux humeurs du rouquin!
L'album ne baisse jamais en qualité, force est de constater que sur des morceaux comme "Take No Prisoners" et "Tornado of Souls" (morceau favori de votre serviteur), nous sommes en présence d'un travail formidable. Les riffs thrashy rentrent dans le vif du sujet, et sont soutenues par une rythmique à la fois rapide et ce qu'il faut de lourdeur pour laisser transparaître une sonorité heavy qui prendra le pas sur le son du groupe à l'avenir. Grosse mention pour le solo à tomber par terre de Tornado of Souls qui m'aura fait avoir un orgasme auditif plus d'une fois.
Et puis Megadeth c'est aussi une patte, un son particulier et unique, bien aidé par le timbre "atypique" de Dave Mustaine. Mais aussi des atmosphères pesantes, voire menaçantes que l'on retrouvait sur des morceaux tels que "Wake Up Dead" ou "In My Darkest Hour". "Five Magics" est justement un bon représentant du "son" Megadeth. "Lucretia" semble amorcer Countdown to Extinction l'album suivant le chef d'oeuvre que représente Rust in Peace. "Rust in Peace" qui est justement le titre de clôture de l'album éponyme, achève le travail proprement dans un subtil mélange thrash/heavy où le chant vindicatif de Mustaine (toujours friand de textes très engagés) vient amorcer un final laissant la part belle à de rugissants riffs.
Rust in Peace était et est toujours une énorme claque dans la face. Une rafale impossible à stopper car tellement savoureuse à recevoir! Des musiciens au top de leur forme, une inspiration des plus justes. Il est de bon ton de dire que, sur les grands albums, les groupes sont touchés par la grâce. Je pense réellement que c'est le cas pour Megadeth. Dave Mustaine et cie ont du avoir une bonne étoile les jours où ils ont passés à concocter ce qui est, je le répète, un album ESSENTIEL à avoir écouté au moins une fois pour tout metalleux qui se respecte. Et même si vous ne l'êtes pas, écoutez le quand même point.
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