Je suis quand même vachement hypocrite. Je raille ici sans vergogne les retours médiocres et réchauffés de My Bloody Valentine, David Bowie, Nine Inch Nails, Boards of Canada et même un peu Godspeed You Black Emperor. Mais quand Mazzy Star revient après 17 ans sans avoir changer sa formule d'un poil, je fonds comme le premier fan d'Animal Collective devant un éternuement de Panda Bear passé au vocoder.
Mais que voulez-vous, c'est la plus belle voix blanche du monde qui chante toujours les mêmes chansons mélancoliques sur la country-pop la mieux produite de la terre. Ecoutez-moi ces guitares, ces harmonies, ces orgues saintes, ce bruit de cordes orgiaque, ce bottleneck endiablé... Quand la perfection est atteinte, pourquoi changer la formule ?
Je pourrais sûrement admettre quelques défauts sous la menace : la répétition ou le manque de prise de risque. Il y a dans la musique de Mazzy Star un degré d'intemporalité seulement égalé par le refus totale de suivre une quelconque mode. C'est en étant has-been depuis la création que l'exercice est viable. L'ambiance est parfaite. On roule sur l'autoroute. Printemps, été, automne, ou hiver. Il fait beau, il pleut. L'amour et la rupture. On est triste ou joyeux. Mazzy Star enregistre la soundtrack qui va avec tous les moments de la vie.