Le désir : ses ambigüités, ses oxymores et ce qu’il fait naître en nous.
Très sensuel, l’album Sexuality évoque en nous des sentiments amoureux, passionnés, tendres et profonds. Il évoque en nous le bonheur, la joie, la fougue, l’emportement et l’émotion. Pas gnagnan du tout, l’album oscille entre légèreté et gravité, réserve et fougue, insouciance et inquiétude. Il symbolise à la perfection les hésitations, les questionnements – amour ou désir ? – les tentatives, les essais, les espoirs et les déceptions. Le désir y est sublimé, magnifié et étudié dans toutes ses ambigüités et dans toute sa complexité. En effet, l’album de Sébastien Tellier est à son image : il regorge de multiples facettes.
« Roche » et « Kilometer » introduisent le sujet simplement et innocemment : on découvre l’autre, on apprend à le connaître, on l’appréhende. La nouveauté fait naître en nous le désir. « Divine » est ensuite un titre gai et fait naître en nous le bonheur et la fougue ; on s’emporte, on a espoir de voir notre désir assouvi. « Pomme » et « Une heure » sont définitivement charnels et sensuels : le désir est rassasié, on en profite avec insouciance, avec fougue et passion. Mais « Sexual sportswear » est quant à lui un titre plus inquiétant et introduit une certaine tension dans l’album. Le léger et le volage deviennent plus graves. On souffle un temps avec « Elle » avant d’être assailli de nouveau par le doute et l’inquiétude avec « Fingers of steel » et « Manty ». Ces titres sont inquiétants, et mêmes quasi-mélancoliques, comme si l’on avait perdu quelque chose, qu’on s’en voulait et que la culpabilité nous assaillait. Que nous reste-t-il une fois que le désir est assouvi ?
L’inquiétude de ces titres côtoient la tristesse, la mélancolie, une certaine culpabilité et s’achèvent avec « L’amour et la violence », dont le titre suffit à nous faire comprendre de quoi il s’agit. Le piano du début est magnifique, simple, classique et doux. La voix de Sébastien Tellier est très claire, dégagée de tout artifice, nette mais en même temps fragile, fluette. Le synthétiseur, inquiétant, prend finalement le dessus sur le piano : on abandonne la douceur et la fragilité et on s’enfonce dans la violence. Les paroles se répètent, inquiétantes. Le piano refait une dernière apparition pendant les dernières secondes, mais c’est trop tard : le mal est fait. Sublime.
Un titre qui symbolise vraiment l’aboutissement de l’album, de la sexualité, qui marque une « apothéose ». Un titre final vraiment parfait ! Surement le meilleur de l’album avec le sublime « Divine ».
Au final j’aime beaucoup l’album, je le trouve très réussi, vraiment emportant et qui est riche de beaucoup de points de vues et de la multiplicité des sujets abordés. Touchant et marquant, cet album n’est pas seulement cohérent : il est complet et humain.